Laboratoire d'archéologie du Québec
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Bras de poupée. Côté AImage
Photo : Émilie Deschênes 2019, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

Collections archéologiques de la Ville de Québec
Bras de poupée. Côté BImage
Photo : Émilie Deschênes 2019, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

Collections archéologiques de la Ville de Québec

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEt-950 > Opération 3 > Sous-opération A > Lot 26 > Numéro de catalogue 2

Contexte(s) archéologique(s)

Latrines

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le bras de poupée a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il représente une catégorie d'objets reliée à l'enfance, celle des poupées. Son contexte de provenance présente également un intérêt, puisqu'il a été mis au jour dans une fosse de latrines associée à l'occupation des lieux par la famille de Charles Théodore Pitl (1834-1897). Ces latrines, dont les dates d'utilisation sont bien connues, ont permis de dater avec précision l'utilisation de cet objet.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le bras de poupée est fabriqué au cours du XIXe siècle, comme en témoigne le type de porcelaine utilisé pour produire cet objet, qui est typique de cette période. Fabriquée de manière industrielle, la jambe est vraisemblablement produite en Europe, puisque l'Angleterre, l'Allemagne et la France dominent le marché de la poupée à cette époque. Entier, le bras de porcelaine fine dure n'est ni recouvert de glaçure ni décoré.

Le bras est un membre associé à une poupée, un jouet utilisé dans le cadre de jeux d'enfants, principalement ceux des jeunes filles. Au XIXe siècle, la poupée est un jouet indispensable pour l'éducation des petites filles : elle sert de modèle comportemental, ainsi qu'à inculquer les bonnes manières. En effet, il existe dans les livres sur l'étiquette de l'époque des règles concernant les jeux de poupées, les jeunes filles enseignant à leur tour ces bonnes manières à leurs poupées dans le cadre de leurs jeux. Au XIXe siècle, les différentes parties de la poupée (jambes, bras, tête) sont disponibles en magasin pour une confection à la maison. Une rainure taillée au niveau du coude sert d'ailleurs à attacher le bras de porcelaine au corps en tissu de la poupée.

Cette poupée sert de jouet à un enfant de la famille Charles Théodore Pitl (1834-1897), marchand pour Weston Hunt à Québec et consul d'Allemagne de 1871 à 1897. Charles Pitl a quatre enfants, dont deux filles qui ont pu jouer avec la poupée : Emma (1885-1892) et Mathilda (née en 1887). Le bras est jeté dans la fosse des latrines de la maison entre 1870 et 1897.

Le bras de poupée est mis au jour entre le 14 et le 19 juin 2018 sur le site Anderson, situé dans le quartier Limoilou à Québec, lors d'un chantier-école en archéologie de l'Université Laval. Il est possible qu'une tête de poupée (CeEt-950-3A26-5) et une jambe de poupée (CeEt-950-3A26-1) mises au jour sur le même site appartiennent à la même poupée que celle du bras.

RÉFÉRENCES

ARCHAMBAULT, Rachel, Serena HENDRICKX et Anne LABERGE. Le site Anderson (CeEt-950). Rapport d'intervention 2018 des opérations 3 et 4. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Université Laval / Ville de Québec, 2019. 224 p.
RENAUD, Louise et Katherine TREMBLAY. Les jeux et les jouets de Place-Royale. Collection Patrimoines, série Dossiers, 65. Sainte-Foy, Québec, Publications du Québec, 1999. 212 p.
TOSA, Marco. Poupées. Antiquités & objets d'art, 3. Paris, Éditions Fabbri, 1990. 79 p.