Laboratoire d'archéologie du Québec
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Fragments de vase. Face externeImage
Photo : Julie Toupin 2019, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fragments de vase. Face interneImage
Photo : Julie Toupin 2019, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fragments de vase. Détail du décor de la lèvreImage
Photo : Julie Toupin 2019, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fragments de vase. Détail de la pâteImage
Photo : Julie Toupin 2019, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

BhFn-7 > Numéro de catalogue 5505

Contexte(s) archéologique(s)

Campement

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Les fragments de vase ont été sélectionnés pour la collection archéologique de référence du Québec, car il s'agit d'un vase combinant plusieurs techniques de décoration, à savoir l'impression par estampage, l'impression par basculement, la perforation et le repoussé. Ils ont également été choisis parce qu'ils ont été découverts au confluent de la rivière des Outaouais et du fleuve Saint-Laurent, un carrefour stratégique pour les échanges entre les Autochtones où ce type d'objet est souvent retrouvé.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Les fragments de vase sont associés à un récipient probablement fabriqué au cours du Sylvicole moyen ancien (2 400 à 1 500 avant aujourd'hui). L'objet de céramique de type « Pointe Péninsule » est composé de huit fragments formant une partie du rebord à lèvre plate. Cette dernière, marquée d'encoches, porte un décor constitué d'empreintes ondulées et obliques. Le vase est modelé au colombin, ou encore au battoir et à l'enclume. Sur les fragments subsistants, il n'est pas possible d'apercevoir de cassure démontrant l'utilisation de colombins pour sa fabrication, mais cela ne permet pas de réfuter hors de tout doute l'usage de cette technique.

Le vase est un récipient destiné principalement à la cuisson des aliments. Un vase peut aussi servir au transport de l'eau et à l'entreposage des aliments. L'aire de répartition de la poterie de tradition ou de culture Pointe Péninsule est très vaste et comprend le sud-est de l'Ontario, le sud du Québec, ainsi qu'une bonne partie de l'État de New York et de la Nouvelle-Angleterre, jusqu'au Nouveau-Brunswick. Les vases sont caractérisés par une panse de forme conique, un col peu étranglé, un rebord plus ou moins éversé, ainsi qu'une lèvre de forme variable. La face interne est souvent scarifiée, c'est-à-dire marquée de stries horizontales à l'aide d'un peigne. La décoration, qui peut couvrir toute la face externe et souvent la face interne du rebord, est constituée surtout d'empreintes dentelées, ondulantes et cordées. En comparaison aux céramiques de type « Vinette I », celles du type « Pointe Péninsule » présentent des parois plus étroites, un dégraissant plus fin et une pâte moins friable. Ce type de poterie au corps fuselé, dont la capacité ne dépasse pas 10 litres, est particulièrement bien adapté à la cuisson lente des viandes et devient très populaire au cours du Sylvicole moyen ancien. Il se trouve parfois en centaines d'exemplaires sur certains sites localisés à un point de confluence.

La présence de rebuts de pâte en forme de colombin sur plusieurs sites archéologiques de cette période vient appuyer l'idée que le montage par colombins d'argile superposés constituait la technique de fabrication dominante. Cette technique suggère une fabrication sur place des vases en céramique ainsi qu'une occupation estivale des sites, puisque l'extraction de l'argile brute n'est pas possible en hiver et que les étapes du séchage et de la cuisson sont plus difficiles à réaliser pendant la saison froide.

Les fragments de vase sont mis au jour à l'été 1985 sur le site Cadieux, localisé sur l'ile De Beaujeu, dans la municipalité de Coteau-du-Lac en Montérégie.

RÉFÉRENCES

CHAPDELAINE, Claude. « La poterie du Nord-Est américain, un cas d'inertie technique ». Anthropologie et Sociétés. Vol. 13, no 2 (1989), p. 127-142.
CÔTÉ, Marc et Lyn PINEL. Fouilles archéologiques du site Cadieux, 1985. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Corporation municipale de Coteau-du-Lac/Société d'histoire et d'archélogie de Coteau-du-Lac, 1986. 81 p.
GATES ST-PIERRE, Christian. Le patrimoine archéologique amérindien du Sylvicole moyen au Québec. Étude produite dans le cadre de la participation du Québec au RCLP [document inédit], Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2010. 59 p.