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Le fragment de cinabre a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il témoigne de la recherche d'or en Nouvelle-France, plus spécifiquement aux alentours du site Cartier-Roberval. De plus, il a été choisi parce qu'il s'agit de l'un des rares objets témoignant des activités de transformation des minéraux et des métaux qui avaient cours sur le site Cartier-Roberval.

Le fragment de cinabre est un minerai composé de sulfure et de mercure qui provient de l'Europe. La source de ce fragment pourrait se situer dans les mines d'Espagne, d'Italie ou de Slovénie. Composé de sulfure et de mercure, le cinabre est un minerai cristallisé rougeâtre et très dur. L'une des extrémités de ce fragment est arrondie, et l'autre semble avoir été coupée, puisqu'elle présente une surface droite et régulière.

Le cinabre est utilisé dans le cadre d'essais métallurgiques et sert à extraire l'or. Le cinabre est chauffé pour en extraire le mercure, qui se liquéfie. Ce liquide est ensuite mélangé au minerai à traiter qui a été réduit en sable fin. Le mercure retient les particules d'or, et le reste du minerai est jeté. Le liquide restant est ensuite chauffé pour faire évaporer le mercure, permettant de ne conserver que l'or restant.

Le fragment de cinabre est mis au jour en 2008 sur le site Cartier-Roberval, dans le secteur du fort d'en haut, occupé de 1541 à 1543 par les troupes de Jacques Cartier et celles de Jean-François de La Rocque de Roberval. Le site se trouve au sommet du promontoire de Cap-Rouge, à Québec.

Le cinabre, présent à l'état naturel, peut aussi être obtenu de manière artificielle, en synthétisant du sulfure de mercure dans un milieu alcalin. Ce minerai artificiel, un pigment rougeâtre, est appelé « vermillon ».