Laboratoire d'archéologie du Québec
< RETOUR À LA RECHERCHE
Biface-racloir. Face AImage
Photo : Émilie Deschênes 2019, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Biface-racloir. Face BImage
Photo : Émilie Deschênes 2019, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Biface-racloir. ProfilImage
Photo : Émilie Deschênes 2019, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

BiEx-23 > Numéro de catalogue 1246

Contexte(s) archéologique(s)

Campement

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le biface-racloir a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il s'agit du seul biface à présenter des retouches couvrantes sur l'une de ses faces et courtes sur l'autre qui ait été retrouvé sur le site Kruger 2 (BiEx-23). Cette méthode de fabrication fait donc correspondre cet objet à deux catégories d'outils, dépendamment de la face examinée. Taillé dans le schiste ardoisier rouge, il a également été choisi parce qu'il témoigne de l'emploi de matières locales par les occupants du site Kruger 2 ainsi que de la variété des matériaux utilisés.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le biface-racloir est associé au Paléoindien récent ou supérieur, puisque l'occupation du site sur lequel il est retrouvé est établie entre 10 800 et 8 800 avant aujourd'hui (soit l'équivalent de 8 850 à 6 850 av. J. C. environ). Cet objet, caractérisé par deux faces taillées de retouches différentes et chacune pourvue d'un tranchant, est entier et non fragmenté. Les touches sont couvrantes sur une face, et courtes sur l'autre. Il est façonné en schiste ardoisier rouge, une pierre dont la source est située à proximité du site de la découverte.

Cette double méthode de fabrication, l'une servant à la réalisation du biface et l'autre typique d'un racloir, fait correspondre cet objet à deux catégories d'outils. Ses deux faces, chacune munie d'un tranchant, font de ce biface-racloir un outil utilitaire multifonctionnel. À l'époque du Paléoindien récent ou supérieur, cet objet sert principalement de couteau ou de racloir. Il est utilisé pour de multiples ouvrages, tels que débiter le gibier, découper le poisson et les peaux, ou encore couper des végétaux.

Ce biface-racloir est mis au jour au cours de l'été 2016 sur le site Kruger 2 (BiEx-23) à Sherbrooke, en Estrie. Le site, localisé sur un haut plateau rocheux surplombant la rivière Saint-François, consiste en un campement divisé en trois dépôts sablonneux représentant les principales aires d'occupation du site. L'objet provient du secteur d'occupation nommé « aire numéro 3 », qui comprend un dépotoir ainsi qu'un important atelier de taille de la pierre. Le tout s'articule autour d'un foyer central.

L'utilisation d'une pierre locale, le schiste ardoisier rouge, pour la fabrication du biface suggère que les occupants du site Kruger 2 (BiEx-23) étaient familiers avec la région au Paléoindien récent ou supérieur et en connaissaient bien les ressources.

RÉFÉRENCES

CHAPDELAINE, Claude et Éric GRAILLON. Intervention archéologique sur le site paléoindien Kruger 2(BiEx-23) de Brompton, été 2016. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Musée de la nature et des sciences de Sherbrooke, 2017. 238 p.