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Les fragments de pot à pharmacie ont été sélectionnés pour la collection archéologique de référence du Québec, car il s'agit d'un matériau qui était inexistant dans les collections archéologiques du Québec avant sa découverte lors des fouilles du site Cartier-Roberval (CeEu-4). De plus, ces fragments sont typiques des céramiques fabriquées dans le sud-ouest de la France au XVIe siècle, comme l'attestent des analyses physico-chimiques du pot à pharmacie.

Les fragments de pot à pharmacie sont fabriqués durant la première moitié du XVIe siècle dans le nord-ouest de la France. Cet objet, incomplet, est constitué de trois fragments composant une partie de la paroi et l'amorce d'une anse. Le pot est façonné en terre cuite grossière de couleur chamois rosé comprenant des inclusions d'ocre. La surface extérieure des fragments est enduite d'une glaçure incolore brillante, alors que la surface intérieure est disparue, possiblement par écaillage. Cette dernière présente aussi des traces de suie sur l'un de ses fragments. Le pot est orné sous sa glaçure de bandes horizontales parallèles vertes et violettes, peintes avec des oxydes de manganèse et de cuivre.

Le pot à pharmacie est importé en Amérique du Nord et utilisé entre 1541 et 1543. Au XVIe siècle, le pot à pharmacie est un récipient utilisé pour contenir diverses substances pharmaceutiques, telles que des drogues solides, des onguents, ou des plantes médicinales.

Les fragments de pot à pharmacie sont mis au jour en 2007 sur le site Cartier-Roberval (CeEu-4), dans le secteur du fort d'en haut, occupé de 1541 à 1543 par les troupes de Jacques Cartier et celles de Jean-François de La Rocque de Roberval. Le site se trouve au sommet du promontoire de Cap-Rouge, à Québec.

En 2009, un échantillon est prélevé sur la paroi de l'un des tessons, laissant des traces de sciage, afin d'analyser la composition de la terre cuite. L'analyse physico-chimique de l'argile conclut qu'il s'agit d'un matériau provenant de la province de Saintonge, en France. Les fragments ont aussi été comparés à d'autres spécimens présentant le même type de glaçure et de décor se trouvant au musée municipal de La-Chapelle-les-Pots, en Saintonge. Ces fragments de pot à pharmacie proviennent vraisemblablement de la côte atlantique française, ce qui concorde avec les ports d'où les bateaux de Cartier et de Roberval ont appareillé vers les rives du Nouveau-Monde.

Le tesson portant le numéro CeEu-4-51A6-236, provenant aussi de Saintonge et présentant un décor de petites lignes courbes peintes à l'oxyde de manganèse, pourrait appartenir au pot à pharmacie décrit ici.