Laboratoire d'archéologie du Québec
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Fragment de pot à bouillon. Face externeImage
Photo : Émilie Deschênes 2019, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fragment de pot à bouillon. Face interneImage
Photo : Émilie Deschênes 2019, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fragment de pot à bouillon. Détail de la pâteImage
Photo : Émilie Deschênes 2019, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

LOCALISATION

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEu-4 > Opération 42 > Sous-opération A > Lot 18 > Numéro de catalogue 447

Contexte(s) archéologique(s)

Fort
Habitation, maison

Région administrative

Capitale-Nationale

MRC

Québec

Municipalité

Québec

Fonction du site

militaire
domestique
institutionnelle
agricole

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le fragment de pot à bouillon a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car l'objet est fabriqué dans un matériau qui était inexistant dans les collections archéologiques du Québec avant sa découverte lors des fouilles du site Cartier-Roberval (CeEu-4). De plus, ce fragment est typique des céramiques fabriquées au XVIe siècle dans le nord-ouest de la France. Enfin, sa fragmentation moindre a aussi motivé son choix pour la collection, permettant de déterminer sa forme de façon plus précise.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le fragment de pot à bouillon est fabriqué vraisemblablement au début des années 1540 dans le nord-ouest de la France. Cet objet, incomplet, est constitué d'un seul fragment composant la partie inférieure du rebord. Le pot présente un rebord concave et éversé à lèvre aplatie, une paroi globulaire et une base d'anse probablement croisée. Le pot à bouillon est façonné en terre cuite de couleur chamois, qui est friable et riche en inclusions de quartz. Il est enduit d'une glaçure verte mouchetée de taches plus foncées et de rouge, un aspect probablement attribuable à des impuretés dans la glaçure.

Le pot à bouillon est importé en Amérique du Nord et utilisé entre 1541 et 1543. Son utilisation cause d'ailleurs l'apparition de taches de suie sur sa surface extérieure. Au XVIe siècle, le pot à bouillon est un récipient utilisé pour la cuisson des aliments liquides et semi-liquides et leur consommation de manière individuelle. Son contenu peut être consommé directement dans le pot avec une cuillère.

Le fragment de pot à bouillon est mis au jour en 2007 sur le site Cartier-Roberval (CeEu-4), dans le secteur du fort d'en haut, occupé de 1541 à 1543 par les troupes de Jacques Cartier et celles de Jean-François de La Rocque de Roberval. Le site se trouve au sommet du promontoire de Cap-Rouge, à Québec.

Malgré l'absence d'analyses archéométriques, les liens de ces fragments avec la Bretagne ne laissent que peu de doutes. En effet, l'examen visuel des tessons ainsi que leur comparaison avec d'autres spécimens provenant de sites bretons décrits dans la littérature scientifique ont révélé de grandes similitudes. Ces fragments de marmite proviennent vraisemblablement de la côte atlantique française, ce qui concorde avec les ports d'où les bateaux de Cartier et de Roberval ont appareillé vers les rives du Nouveau-Monde.

RÉFÉRENCES

CÔTÉ, Hélène. « La collection archéologique du site Cartier-Roberval (1541-1543): témoignage unique d'un projet colonial français en Amérique ». Archéologiques. No 22 (2009), p. 54-70.
FISET, Richard et Gilles SAMSON. Chantier archéologique Cartier-Roberval, Promontoire du cap Rouge (CeEu-4), Québec, Canada : rapport synthèse des fouilles 2007-2008. Québec, Ministère de la Culture et des Communications/Commission de la capitale nationale du Québec, 2013. 464 p.