Laboratoire d'archéologie du Québec
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Microlame à crête. Face AImage
Photo : Elsa Cencig 0, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Microlame à crête. Face BImage
Photo : Elsa Cencig 0, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Microlame à crête. ProfilImage
Photo : Elsa Cencig 0, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

GhGk-4 > Numéro de catalogue 538

Contexte(s) archéologique(s)

Habitation de surface

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La microlame à crête a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, parce que cet outil très utile fait partie de l'assemblage typiquement associé au mode de subsistance des Prédorsétiens (4 000 à 2 500 ans avant aujourd'hui).

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La microlame à crête est associée à la période du Prédorsétien ancien (4 000 à 3 000 ans avant aujourd'hui). L'objet, entier, présente une forme longue et étroite. L'un des côtés de la lame porte des traces d'enlèvements, formant une crête. La présence de cette dernière sur l'objet indique que cette microlame est le premier éclat détaché du nucléus ayant servi à la fabriquer, ce dernier ayant préalablement été taillé pour former une crête. La microlame est en chert de Nastapoka, une pierre provenant de la formation géologique du même nom, située dans le golfe de Richmond sur la côte est de la baie d'Hudson.

La microlame, généralement en chert ou en quartz, est un petit éclat de pierre dont une extrémité est très tranchante. Il s'agit d'un outil à usages multiples servant à couper de la matière. Ainsi, la microlame peut servir à couper les peaux, dépecer la viande du gibier, ou encore à tailler des matières organiques telles que l'os, l'ivoire, le bois ou l'andouiller. Généralement, les microlames présentent une largeur maximum d'un centimètre et une longueur allant de trois à quatre centimètres. Elles sont souvent retouchées le long des bords latéraux et aménagées sur l'extrémité proximale, soit par des encoches ou un pédoncule, afin de les emmancher. La microlame constitue l'un des outils les plus importants de la préhistoire arctique, utilisée pendant trois millénaires par les groupes prédorsétiens et dorsétiens.

La microlame à crête est mise au jour en 1991 sur le site prédorsétien GhGk-4, situé près du village de Kuujjuarapik. Ce village se trouve à l'embouchure de la Grande rivière de la Baleine, au sud-est de la baie d'Hudson. Trois échantillons de charbon de bois prélevés sur le site ont été datés par la technique du carbone 14. Les dates médianes obtenues sont 3 260 (± 100) ans avant aujourd'hui, 3 360 (± 100) ans avant aujourd'hui et 3 790 (± 70) ans avant aujourd'hui, soit l'équivalent de 1910 à 1210 av. J. C. environ. Ce site prédorsétien est le plus ancien du Nunavik.

La microlame constitue ainsi un témoin clé de l'évolution des premiers groupes humains dans cette région, que ce soit pour leur technique de fabrication d'outils en pierre, leur mode de vie ou leurs méthodes de chasse.

RÉFÉRENCES

GENDRON, Daniel et Claude PINARD. « Early Palaeo-Eskimo Occupations in Nunavik : A Re-Appraisal ». APPELT, Martin, dir., Joel BERGLUND, dir. et Hans Christian GULLØV, dir. Identities and Cultural Contacts in the Arctic : proceedings from a conference at the Danish National Museum, Copenhagen, November 30 to December 2, 1999. Copenhague, Danish National Museum/Danish Polar Center, 2000, p. 129-142.
INSTITUT CULTUREL AVATAQ. Archaeological salvage excavation of the GhGk-4 site, 1991. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Whapmagoostui Band Council/Municipalité de Kuujjuarapik, 1992. 15 p.