Laboratoire d'archéologie du Québec
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Fragments de pot. Vue généraleImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fragments de pot. Face interneImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fragments de pot. Vue de dessusImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fragments de pot. Vue de dessousImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fragments de pot. Détail de la pâteImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

LOCALISATION

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

EdBt-3 > Numéro de catalogue 1286

Région administrative

Côte-Nord

MRC

Le Golfe-du-Saint-Laurent

Municipalité

Côte-Nord-du-Golfe-du-Saint-Laurent

Fonction du site

domestique
pêche

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Les fragments de pot font partie de la collection archéologique de référence du Québec parce que l'objet est associé à l'occupation basque ancienne du site et seuls quelques éléments ont été trouvés en contexte subaquatique.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Les fragments de pot, associés à un récipient lié à l'alimentation, pourraient correspondre à une jarre ou à une marmite à fond plat. Fabriqué en Europe, fort probablement en Espagne ou en France, au XVIe ou au début du XVIIe siècle, cet objet est apporté à l'île du Petit Mécatina à bord d'un navire de pêche basque. Le pot est fait en terre cuite très grossière, à pâte rougeâtre avec une âme grisâtre, qui contient des cailloux et des inclusions blanches de taille moyenne à très grande. Sa partie supérieure est manquante et du corail s'est logé à plusieurs endroits à la suite de son séjour dans l'eau.

Aucun pot complet de ce type n'a été découvert à l'île du Petit Mécatina. Outre d'autres fonds plats faits de la même matière céramique ou d'une matière très similaire, plusieurs hauts de pots ou marmites ainsi qu'un rebord de pot à anse ont été trouvés. Ils ont généralement une bande de glaçure verdâtre à incolore appliquée sur le rebord intérieur et sont munis d'au moins une anse.

Malgré que seules la base plate et la partie inférieure de la paroi évasée soient conservées, le grand diamètre du fond, de 14 cm, et la forte épaisseur de la paroi indiquent qu'il s'agit d'un récipient de grande taille. Un objet de cette taille aurait pu servir à conserver et à transporter des provisions de bouche ou bien servir de marmite pour la cuisson de repas près des braises. Par contre, l'absence totale de traces de suie ou de carbonisation sur les fragments conservés ne permet pas de confirmer son utilisation pour la cuisson. Aussi, la grande taille du récipient aurait aussi pu rendre ce type d'utilisation peu praticable.

Les traces de fabrication de l'objet témoignent d'un montage rapide et rudimentaire sur le tour, ainsi que de l'absence de soins lors de la finition et de la cuisson. L'objet n'a pas été tournassé. Le dessous de la base est très inégal, de petites plaquettes d'argile adhérant à la surface, et il y a des empreintes irrégulières, probablement dues au séchage sur une surface irrégulière. À en juger seulement par le fond, il doit s'agir d'une céramique utilitaire de très piètre qualité. Les hauts de corps des objets de la même production ne donnent pas la même impression, ayant une finition plus soignée.

Les pots et marmites à pâte de couleur rougeâtre sont des témoins importants des stations baleinières établies par les Basques à « Terranova » au XVIe siècle. Des quantités importantes de ces récipients sont trouvées sur d'autres sites basques comme à Red Bay, au Labrador, et à Middle Bay, autre site connu sur la Basse-Côte-Nord du Québec. Malgré leur ressemblance avec certaines productions céramiques françaises, ces objets pourraient être d'origine espagnole. Une analyse physico-chimique des céramiques ou la découverte d'un site de production pourront éventuellement le préciser.

À l'île du Petit Mécatina, ce type de récipient, ainsi que des marmites et des pots à anse faits en pâte rougeâtre, se retrouvent presque exclusivement dans les dépôts subaquatiques, ce qui laisse supposer qu'ils étaient surtout utilisés à bord des navires et très peu sur le site terrestre. Ce récipient, qui a été jeté par-dessus bord d'un navire ancré dans l'anse du Petit Mécatina, a été récupéré en surface lors d'une exploration subaquatique en 2006. Sa localisation n'a pas été enregistrée en détail et la stratigraphie du secteur n'est pas connue.

RÉFÉRENCES

BARKHAM, Michael M. « Aspects de la vie à bord des navires basques espagnols au XVIe siècle, notamment par référence aux expéditions de pêche de la baleine dans les eaux de Terranova ». BERNIER, Marc-André, Robert GRENIER et Willis STEVENS. L'archéologie subaquatique de Red Bay : la construction navale et la pêche de la baleine basques au XVIe siècle. Ottawa, Parcs Canada, 2007, p. 49-72.
FITZHUGH, William W., Christie LEECE et Erik PHANEUF. The Gateways Project 2006. Land and Underwater Excavations at Hare Harbour. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Artic Studies Center, 2006. 51 p.
GUSSET, Gérard. « La poterie commune et le grès des sites subaquatique et terrestre à Red Bay ». BERNIER, Marc-André, Robert GRENIER et Willis STEVENS. L'archéologie subaquatique de Red Bay : la construction navale et la pêche de la baleine basques au XVIe siècle. Ottawa, Parcs Canada, 2007, p. 51-120.
PETRUCCI, Jean Ferdinand. Les poteries et les potiers de Vallauris 1501-1945. École des hautes études en sciences sociales, 1999. s.p.