Côte-Nord

Le Golfe-du-Saint-Laurent

Côte-Nord-du-Golfe-du-Saint-Laurent

La marmite fait partie de la collection archéologique de référence du Québec en raison de sa taille particulièrement réduite. La présence de traces de glaçure verdâtre, atypique sur ce type de céramique, justifie aussi son intégration dans la collection de référence.

Cette marmite globulaire de terre cuite grossière à pâte micacée à fond plat et à anses verticales est probablement fabriquée en Espagne ou en France au XVIe ou au début du XVII siècle. Elle constitue avec les tuiles à toiture un excellent marqueur chronologique et culturel associé aux stations baleinières basques du XVIe siècle. La provenance exacte de ce type de marmite, populaire auprès des pêcheurs basques du XVIe siècle, demeure imprécise. Plusieurs origines en France et en Espagne sont proposées, mais seules des études physico-chimiques sur les marmites elles-mêmes ou la découverte d'un site de production pourront éventuellement le préciser. Malgré la morphologie très similaire des pots retrouvés dans les stations baleinières basques du Québec et du Labrador, les matériaux utilisés dans leur fabrication ainsi que dans les décors qui les rehaussent présentent des différences plus ou moins marquées. Ces importantes variations suggèrent l'existence de plusieurs centres de production.
La forme aux courbes ininterrompues de la marmite ainsi que sa paroi mince et régulière font en sorte qu'elle se prête parfaitement à une exposition directe au feu. Ces caractéristiques permettent une bonne répartition de la chaleur pendant la cuisson. Le col et le rebord plus épais permettent en outre de la suspendre au-dessus d'un foyer.

Apportée à l'île du Petit Mécatina à bord d'un navire de pêche basque, la marmite est sans doute jetée par-dessus bord à la fin de sa vie utile. L'importante couverture de suie sur la paroi extérieure témoigne de son utilisation régulière. Elle se retrouve donc dans un dépôt avec une importante quantité de contenants, notamment davantage de pots à cuire, des réchauds, des pichets, de la vaisselle de service, des écuelles, des jarres à olives, des bols en bois, et beaucoup de restes alimentaires dont des os de poissons et d'oiseaux, des coquilles de noix et des noyaux de fruits. Le dépôt renferme aussi des pièces de bois associées au travail de tonneliers, des cendrées de chasse, des fragments de chaussures, des perles et une ancre de petite petite embarcation. Trouvée à l'été 2013 près d'imposants monticules de pierres de lest, la marmite témoigne de l'accumulation de déchets provenant de nombreux navires ancrés dans les environs.