Laboratoire d'archéologie du Québec
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Pot de chambre. Face externeImage
Photo : Lise Jodoin 0, © Université Laval

Collections archéologiques de la Ville de Québec
Pot de chambre. Face interneImage
Photo : Lise Jodoin 0, © Université Laval

Collections archéologiques de la Ville de Québec
Pot de chambre. Vue en angleImage
Photo : Lise Jodoin 0, © Université Laval

Collections archéologiques de la Ville de Québec

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEt-30 > Opération 47 > Sous-opération B > Lot 44 > Numéro de catalogue 1

Contexte(s) archéologique(s)

Latrines
Palais

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le pot de chambre fait partie de la collection archéologique de référence du Québec parce qu'il a été trouvé dans la fosse maçonnée des latrines occidentales du second palais de l'intendant à Québec. Il témoigne de l'utilisation de cet objet en faïence par les intendants de la Nouvelle-France établis à Québec au cours du deuxième quart du XVIIIe siècle.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Ce pot de chambre est en faïence blanche. Lors de son utilisation, le pot de chambre peut être tenu en main par l'anse ou glissé dans une chaise percée. Il est aussi possible de s'asseoir sur le pot.

Le décor, notamment les traits peints sur le sommet du rebord, permet de dater ce pot de chambre entre 1700 et 1725 environ. Le décor est typique de la production du nord de la France, soit Rouen ou les environs, comme Paris.

Bien que cet artéfact provienne d'un contexte archéologique daté entre 1722 et 1768 environ, il est certain que le pot de chambre a été importé dans la colonie avant 1759, soit à l'époque durant laquelle le palais est occupé par un intendant français. Ce pot de chambre a pu être acquis et utilisé par les intendants Michel Bégon de la Picardière (1710-1724) ou Claude-Thomas Dupuy (1726-1728). Il est aussi possible qu'il ait été acquis par Gilles Hocquart (1729-1748), avant son arrivée à Québec.

S'il sert à l'intendant, un tel pot de chambre peut être conservé au bel étage, dans le grand cabinet, l'anti-cabinet ou la garde-robe de l'avant-corps ouest indiqués sur le plan daté de 1715. Sur le plan daté de 1718, le grand cabinet est maintenant désigné en tant que cabinet et la garde-robe, un autre cabinet. L'anti-cabinet est maintenant un vestibule. Sur le plan de 1726, le bel étage est maintenant pourvu, du côté de l'avant-cour, de trois cabinets en enfilade, alors que la partie avant de l'avant-corps ouest comprend non seulement un petit cabinet et une garde-robe, mais aussi un escalier et un passage menant aux latrines. L'étage supérieur, ajouté en 1726 et identifié comme l'étage carré, est aussi pourvu d'un cabinet, immédiatement au-dessus de celui de l'étage carré, et d'un passage menant aux latrines.

S'il sert aux domestiques, un tel pot de chambre peut être conservé dans la salle à coucher des officiers et des cuisiniers, qui se trouve dans les caves du palais, près de la cuisine et l'office, comme indiqué sur le plan daté de 1715.

Sur les plans datés de 1718 et de 1726 s'ajoute une chambre près de cette salle, où peut être conservé ce pot de chambre. Il peut aussi être conservé dans les combles, là où se trouvent probablement d'autres chambres des domestiques de l'intendant.

Compte tenu de son matériau de qualité supérieure et de son décor, ce pot de chambre aurait probablement été utilisé par l'intendant lui-même ou les membres de sa famille. Il est aussi possible que ce pot de chambre, acquis par un intendant au cours du premier quart du XVIIIe siècle, soit ensuite cédé aux domestiques de l'intendant. Ce changement de statut expliquerait sa conservation dans le palais jusqu'en 1759, avant son rejet dans la fosse des latrines entre 1759 et 1768 environ.

Cet artéfact a été mis au jour en 2005. Il provient du second palais de l'intendant à Québec, qui a été construit de 1715 à 1719. Des latrines extérieures, aménagées sur deux étages, sont ajoutées près des flancs extérieurs des avant-corps latéraux ouest et est en 1721 ou 1722. Elles sont munies chacune d'une fosse maçonnée et voûtée et sont reliées au palais par des passerelles fermées.

Incendié en 1725, alors que seuls ses murs, voûtes et cheminées sont conservés, le palais est reconstruit en 1726.

Le second palais sert de résidence à quatre des intendants de la Nouvelle-France établis à Québec : Michel Bégon de la Picardière (1710-1724), Claude-Thomas Dupuy (1726-1728), Gilles Hocquart (1729-1748) et François Bigot (1748-1759).

À la suite de la reddition de la ville de Québec à l'armée britannique en septembre 1759, le second palais sert de quartiers à divers régiments de l'armée. L'armée britannique déserte le palais à l'automne 1775, lors du siège de Québec par les troupes américaines. Celles-ci investissent le palais pour quelque temps, avant d'en être chassées par les bombes tirées sur l'édifice par les artilleurs anglais. Le palais est alors incendié et ne sera jamais reconstruit.

RÉFÉRENCES

AUGER, Réginald, dir., Allison BAIN, dir., Nathalie GAUDREAU, Vincent LAMBERT, Caroline MERCIER et Étienne TASCHEREAU. Site du palais de l'intendant : chantier-école de l'an 2005. Cahiers d'archéologie du CÉLAT, 32. Québec, CÉLAT, 2010. 546 p.
GENÊT, Nicole. La faïence de Place-Royale. Collection Patrimoines, série Dossiers, 45. Sainte-Foy, Québec, Publications du Québec, 1996. 315 p.
GUILLEMÉ-BRULON, Dorothée. Histoire de la faïence française : Paris & Rouen - Sources et rayonnement. Paris, Charles Massin, 1998. 168 p.
L'ANGLAIS, Paul-Gaston. Les modes de vie à Québec et à Louisbourg au milieu du XVIIIe siècle à partir de collections archéologiques. Collection Patrimoines, série Dossiers, 86. Sainte-Foy, Québec, Publications du Québec, 1994. s.p.
PARENT, Caroline. L'hygiène personnelle des membres de l'élite administrative française au XVIIIe siècle : étude des objets de l'hygiène contenus dans les latrines ouest du second palais de l'intendant à Québec (CeEt-30) (1719-1759). Québec, Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine/Université Laval, 2011. 66 p.