Laboratoire d'archéologie du Québec
< RETOUR À LA RECHERCHE
Plat octogonal. Vue généraleImage
Photo : Émilie Deschênes 2017, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

Collections archéologiques de la Ville de Québec
Plat octogonal. Vue de dessusImage
Photo : Véronique Marengère 2019, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

Collections archéologiques de la Ville de Québec
Plat octogonal. Vue de dessousImage
Photo : Véronique Marengère 2019, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

Collections archéologiques de la Ville de Québec

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEt-30 > Opération 57 > Sous-opération B > Lot 3 > Numéro de catalogue 2

Contexte(s) archéologique(s)

Latrines
Palais

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le plat octogonal fait partie de la collection archéologique de référence du Québec parce qu'il a été trouvé dans la fosse maçonnée des latrines occidentales du second palais de l'intendant à Québec. Il témoigne de l'utilisation de cet objet en faïence par les intendants de la Nouvelle-France établis à Québec au cours du deuxième quart du XVIIIe siècle.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Ce plat octogonal est en faïence blanche. Les deux trous visibles dans le pied indiquent que ce plat creux peut être suspendu au mur au moyen d'une cordelette. Il peut faire partie d'un ensemble de plats au décor assorti. Le décor est typique des productions françaises de la fabrique Collondre, à Toulouse en France, fondée vers 1720.

Le contour uni permet de dater ce plat entre 1725 et 1740 environ. Ce décor semble être disponible dans la colonie à partir de 1725-1730. De plus, la production de faïence à Toulouse, en France, cesse au cours de la première décennie du XVIIIe siècle, pour ne reprendre que vers 1725. Ce plat ne peut donc qu'être postérieur à 1725.

Bien que cet artéfact provienne d'un contexte archéologique daté entre 1722 et 1768 environ, il est certain que le plat a été importé dans la colonie avant 1759, soit à l'époque durant laquelle le palais est occupé par un intendant français. Ce plat a pu être acquis et utilisé par les intendants Claude-Thomas Dupuy (1726-1728) ou Gilles Hocquart (1729-1748).

Le décor élaboré du plat en fait probablement un plat pour la table des intendants. Un tel plat devait être conservé dans une des salles des caves du palais, où se trouvent aussi la cuisine et l'office.

Cet artéfact a été mis au jour en 2007. Il provient du second palais de l'intendant à Québec, qui a été construit de 1715 à 1719. Quelques assiettes et plats ornés du même décor ont été trouvés dans la fosse des latrines du palais, mais certains d'entre eux présentent des différences dans le rendu de leur décor.

Sur les plans datés de 1715, de 1718 et de 1726, la cuisine et l'office se situent dans la partie ouest du palais, près de la fosse des latrines où est trouvé ce plat. En effet, des latrines extérieures, aménagées sur deux étages, sont ajoutées près des flancs extérieurs des avant-corps latéraux ouest et est en 1721 ou 1722. Elles sont munies chacune d'une fosse maçonnée et voûtée et sont reliées au palais par des passerelles fermées.

Incendié en 1725, alors que seuls ses murs, voûtes et cheminées sont conservés, le palais est reconstruit en 1726.

Le second palais sert de résidence à quatre des intendants de la Nouvelle-France établis à Québec : Michel Bégon de la Picardière (1710-1724), Claude-Thomas Dupuy (1726-1728), Gilles Hocquart (1729-1748) et François Bigot (1748-1759).

À la suite de la reddition de la ville de Québec à l'armée britannique en septembre 1759, le second palais sert de quartiers à divers régiments de l'armée. L'armée britannique déserte le palais à l'automne 1775, lors du siège de Québec par les troupes américaines. Celles-ci investissent le palais pour quelque temps, avant d'en être chassées par les bombes tirées sur l'édifice par les artilleurs anglais. Le palais est alors incendié et ne sera jamais reconstruit.

Élément(s) associé(s)

RÉFÉRENCES

BAIN, Allison, dir. et Lorenzo ALBERTON. Les latrines à l'ouest du nouveau palais de l'Intendant revisitées. Site de l'Îlot des Palais, CeEt-30, 2007. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Université Laval, 2011. 63 p.
GENÊT, Nicole. La faïence de Place-Royale. Collection Patrimoines, série Dossiers, 45. Sainte-Foy, Québec, Publications du Québec, 1996. 315 p.
GUILLEMÉ-BRULON, Dorothée. Histoire de la faïence française : Bordeaux & La Rochelle - Sources et rayonnement. Paris, Charles Massin, 1998. 152 p.
L'ANGLAIS, Paul-Gaston. « La faïence en Nouvelle-France : le cursus de l'assiette ». CÔTÉ, Hélène, dir. et Christian ROY, dir. Rêves d'Amériques : regard sur l'archéologie de la Nouvelle-France. Archéologiques, Collection Hors-série, 2. Québec, Associations des archéologues du Québec, 2008, p. 169-284.
L'ANGLAIS, Paul-Gaston. Les modes de vie à Québec et à Louisbourg au milieu du XVIIIe siècle à partir de collections archéologiques. Collection Patrimoines, série Dossiers, 86. Sainte-Foy, Québec, Publications du Québec, 1994. s.p.
L'ANGLAIS, Paul-Gaston. « Tome 4, volume 1 : Regards sur la vie des gouverneurs (1620-1834) ». CLOUTIER, Pierre, dir., Michel BRASSARD, Manon GOYETTE, Jacques GUIMONT et Paul-Gaston L'ANGLAIS. Fouilles archéologiques aux Forts et Châteaux Saint-Louis (1620-1871). Rapport de recherche archéologique [document inédit], Parcs Canada, 2012, s.p.
MOUSSETTE, Marcel, dir. et Maggy BERNIER. Caractérisation typologique, microscopique et chimique des faïences du XVIIIe siècle du site Saint-Ignace de Loyola en Guyane française. Cahiers d'archéologie du CÉLAT, 14. Québec, CÉLAT, 2003. 295 p.
PARENT, Caroline. L'hygiène personnelle des membres de l'élite administrative française au XVIIIe siècle : étude des objets de l'hygiène contenus dans les latrines ouest du second palais de l'intendant à Québec (CeEt-30) (1719-1759). Québec, Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine/Université Laval, 2011. 66 p.