Laboratoire d'archéologie du Québec
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Marmite. Vue généraleImage
Photo : Jacques Beardsell 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

LOCALISATION

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

DiDt-8 > Opération 16 > Sous-opération N > Lot 2 > Numéro de catalogue 27

Contexte(s) archéologique(s)

Épave

Région administrative

Côte-Nord

MRC

Manicouagan

Municipalité

Baie-Trinité

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La marmite fait partie de la collection archéologique de référence du Québec parce qu'elle a été trouvée dans l'épave du navire « Elizabeth and Mary ».

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Cette marmite en fonte a une panse à paroi évasée vers le bas. La panse se termine par un léger étranglement au-dessus duquel se trouve un bord évasé vers le haut. Le fond de la marmite est convexe. Sa surface extérieure présente des marques de moulage, soit trois légers bourrelets horizontaux disposés à égale distance l'un de l'autre. Le récipient a été fabriqué en coulant deux demi-marmites. Deux bourrelets verticaux résultent ainsi de son assemblage. Elle possède deux anses attachées au bord et au haut de la panse. Ces anses forment un angle droit. L'un des trois pieds de la marmite est partiel.

La marmite est un récipient de cuisine, généralement pourvu d'un couvercle, qui permet de cuire des aliments dans un bouillon. Elle peut être posée sur un trépied, directement sur les braises ou sur un potager. La marmite tripode dispose de trois pieds qui permettent de la déposer sur les braises. Les deux anses servent à la suspendre au moyen de crochets. La marmite tripode en fonte est un objet de cuisine courant à l'époque du Régime français, tant en Europe que dans les colonies.

Cette marmite a été découverte en 1997 lors de fouilles subaquatiques menées dans l'épave du « Elizabeth and Mary », un navire britannique ayant sombré en 1690 lors du siège de Québec par William Phips. L'épave a été trouvée au fond de l'anse aux Bouleaux, à Baie-Trinité, dans la région de la Côte-Nord.

Selon certains documents, la flotte de Phips était divisée en trois groupes, chacun comprenant une dizaine de navires. Le « Elizabeth and Mary », qui faisait partie du premier groupe en compagnie du navire amiral « Six Friends », servait de garde-manger à une partie de l'escadre, c'est-à-dire la force de guerre navale. Avant que l'expédition quitte le Massachusetts, un comité de cinq personnes a veillé à pourvoir aux besoins des équipages : denrées pour la traversée, contenants pour transporter l'eau potable et le rhum. La marmite a servi à la préparation de nourriture à bord du navire.

Trois marmites presque identiques font partie de la collection archéologique du « Elizabeth and Mary ». L'une d'elles a été découverte avec des briques associées à une structure de four aménagée dans la proue du navire. Une autre marmite a été retrouvée avec son contenu, lequel comprenait du textile, du bois, des os et des arêtes de poisson.

Les crochets à chaudron portant le numéro DiDt-8-16M2-41 ont pu permettre de suspendre cette marmite au-dessus du four. Les assiettes de service en étain portant les numéros DiDt-8-2M2-5 et DiDt-8-2L3-1 ont pu être utilisées sur cette marmite en guise de couvercle.

RÉFÉRENCES

BRADLEY, Charles, Phil DUNNING et Gérard GUSSET. « Material culture from the Elizabeth and Mary (1690): individuality and social status in a late 17th-Century New England assemblage ». ROY, Christian, dir. Mer et monde : questions d'archéologie maritime. Archéologiques, Collection Hors-série, 1. Québec, Associations des archéologues du Québec, 2003, p. 150-170.
DUFOUR, Marie et Michèle JEAN. 1690, l'attaque de Québec... Une épave raconte. Montréal, Pointe-à-Callière, Musée d'archéologie et d'histoire de Montréal, 2000. 78 p.
POTHIER, Louise, dir. Fragments d'humanité : Pièces de collections. Archéologie du Québec. Montréal, Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal/Éditions de l'Homme, 2016. 151 p.
STONE, Lyle M. Fort Michilimackinac, 1715-1781: An Archaeological Perspective on the Revolutionary Frontier. Anthropological Series, 2. s.l. Michigan State University Museum, East Lansing, 1974. 367 p.