Laboratoire d'archéologie du Québec
< RETOUR À LA RECHERCHE
Bague dite « jésuite ». FaceImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bague dite « jésuite ». Vue généraleImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bague dite « jésuite ». DétailImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

LOCALISATION

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

EiGq-1 > Opération 25 > Sous-opération F > Lot 5 > Numéro de catalogue 6

Contexte(s) archéologique(s)

Commercial

Région administrative

Nord-du-Québec

MRC

Eeyou Istchee

Municipalité

Waskaganish

Fonction du site

commerciale

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La bague dite « jésuite » fait partie de la collection archéologique de référence du Québec en raison de la rareté de son contexte archéologique de découverte, soit sur un poste de traite occupé par la Compagnie de la Baie d'Hudson.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La bague dite « jésuite » est un modèle de bague moulé à décor gravé importé de France. Ce modèle de bague aurait été fabriqué dans le Poitou et embarqué à La Rochelle, un port commercial particulièrement actif dans l'approvisionnement du Canada entre 1630 et 1720, environ.

Le moulage consiste à mettre en forme le métal en fusion en le coulant dans un moule. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, les bijoutiers utilisent de nombreuses techniques de moulage pour confectionner des parures en métaux précieux et semi-précieux, notamment la fonte à la cire perdue, la fonte dans des moules réutilisables et la fonte à l'os de seiche.

La technique de décoration utilisée est la gravure. Celle-ci consiste à entamer la surface du métal à l'aide d'un outil tranchant, comme un burin ou une pointe-sèche.

En Nouvelle-France, la bague dite « jésuite » est un objet de parure portée à la fois par les Français et les Autochtones. Ce type de bague joue également un rôle important dans les relations franco-autochtones. Plus précisément, cette bague témoignerait des relations diplomatiques et commerciales mises en place par les Français pour empêcher les Autochtones de traiter avec les Britanniques installés à la baie James.

Cette bague est mise au jour en 2014 sur le site des postes de traite de Waskaganish, dans la région du Nord-du-Québec. Elle provient d'une couche de sol témoignant de l'occupation du fort Charles 1 (1668-vers 1681), le premier poste de traite érigé par la Compagnie de la Baie d'Hudson en Amérique du Nord. Occupé à partir de 1668, l'établissement semble abandonné au début des années 1680 en faveur d'un emplacement plus facile à défendre devant les menaces d'attaque grandissantes des Français. Cette bague constitue l'un des rares exemplaires mis au jour sur un poste de traite occupé par la Compagnie de la Baie d'Hudson.

La bague dite « jésuite » fait son apparition sur les sites archéologiques nord-américains après 1650 et perdure jusque vers 1720.

RÉFÉRENCES

ROY, Christian. Archaeological investigations on the site of Charles Fort I (EiGq-1), Waskaganish, Eeyou Istchee Baie-James, Québec. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Société d'Énergie de la Baie-James (S.E.B.J.), 2015. 116 p.