Laboratoire d'archéologie du Québec
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Bague dite « jésuite ». FaceImage
Photo : Aurélie Desgens 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bague dite « jésuite ». Vue généraleImage
Photo : Aurélie Desgens 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

LOCALISATION

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CcFd-19 > Opération 7 > Sous-opération D > Lot 8 > Numéro de catalogue 524

Contexte(s) archéologique(s)

Cave
Domestique

Région administrative

Mauricie

MRC

Trois-Rivières

Municipalité

Trois-Rivières

Fonction du site

religieuse
domestique
agricole

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La bague dite « jésuite » fait partie de la collection archéologique de référence du Québec parce qu'elle est représentative du type stylistique « buste de saint Pierre », un décor peu répandu à travers le nord-est américain. De plus, elle a été choisie en raison de la rareté des bagues moulées à décor moulé au sein des collections archéologiques québécoises.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La bague dite « jésuite » est un modèle de bague moulé à décor moulé importé de France. Ce modèle de bague aurait été fabriqué dans le Poitou et embarqué à La Rochelle, un port commercial particulièrement actif dans l'approvisionnement du Canada entre 1630 et 1720 environ.

Le moulage consiste à mettre en forme le métal en fusion en le coulant dans un moule. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, les bijoutiers utilisent de nombreuses techniques de moulage pour confectionner des parures en métaux précieux et semi-précieux, notamment la fonte à la cire perdue, la fonte dans des moules réutilisables et la fonte à l'os de seiche. Ils peuvent ainsi mettre en forme le bijou et le décorer en une seule étape.

Le décor de cet artéfact, connu sous le nom de « buste de saint Pierre », possède vraisemblablement une signification religieuse ou magico-religieuse. Dans la religion catholique des XVIIe et XVIIIe siècles, les saints sont présentés aux fidèles comme des modèles à suivre pour assurer leur salut et comme des intercesseurs auprès de Dieu. La piété populaire en fait également de véritables puissances surnaturelles, capables d'agir directement sur la vie des hommes. C'est particulièrement le cas des saints guérisseurs, que le peuple implore pour obtenir guérison et protection contre la maladie. Chacun d'entre eux possède sa spécialité. Saint Pierre a le pouvoir de guérir la rage, la fièvre et les morsures de serpents.

En Nouvelle-France, la bague dite « jésuite » est un objet de parure porté à la fois par les Français et les Autochtones. Ce type de bague joue également un rôle important dans les relations franco-autochtones.

Cette bague, dont l'anneau est fragmenté et déformé, est découverte en 2007 sur le site de la place d'Armes de Trois-Rivières. Elle provient d'une couche de sol témoignant de l'occupation de la cave de la maison Poulin-Cressé (vers 1698-vers 1770). La bague dite « jésuite » fait son apparition sur les sites archéologiques nord-américains après 1650 et perdure jusque vers 1720.

RÉFÉRENCES

MERCIER, Caroline. Bijoux de pacotille ou objets de piété? : les bagues dites « jésuites » revisitées à partir des collections archéologiques du Québec. Cahiers d'archéologie du CÉLAT, 34. Québec, Célat, 2012. 234 p.