Laboratoire d'archéologie du Québec
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Rebord et anse de pot à cuire. Vue du dessusImage
Photo : Hendrik Van Gijseghem 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Rebord et anse de pot à cuire. Vue du dessousImage
Photo : Hendrik Van Gijseghem 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Rebord et anse de pot à cuire. Face externeImage
Photo : Hendrik Van Gijseghem 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Rebord et anse de pot à cuire. Face interneImage
Photo : Hendrik Van Gijseghem 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

LOCALISATION

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

BjFj-101 > Opération 8 > Sous-opération B > Lot 33 > Numéro de catalogue 1490

Contexte(s) archéologique(s)

Fort
Remblai

Région administrative

Montréal

MRC

Montréal

Municipalité

Montréal

Fonction du site

commerciale : poste de traite
religieuse
militaire
domestique
entreposage
halte, lieu de surveillance
agricole
institutionnelle
commerciale

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le rebord et l'anse de pot à cuire font partie de la collection archéologique de référence du Québec parce qu'ils ont été trouvés sur le site du fort de Ville-Marie.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le rebord et l'anse de pot à cuire sont en terre cuite commune vernissée verte. L'artéfact compte trois fragments de bord qui sont jointifs. Le léger ressaut horizontal présent sous le bord interne pouvait servir à asseoir un couvercle en terre cuite similaire. La suie présente sur la paroi externe du pot indique qu'il a été approché des flammes nues plus d'une fois. Le trou circulaire sur le bord du pot à cuire indique que l'objet a été réparé à la suite d'une cassure. L'absence de glaçure dans ce trou prouve qu'il a été foré après la cuisson de l'objet couvert de glaçure. Ce genre de perforation, toujours retrouvée en double, permet de consolider une fêlure ou de raccommoder une cassure, en utilisant un crampon en métal dont les extrémités sont insérées et rivetées dans ces trous. L'absence de trace de crampon métallique sur cet objet indique que le crampon a été retiré avant le rejet définitif du pot. Le pot a été en contact avec le feu après avoir été cassé.

Le pot à cuire sert à réchauffer ou à cuire des aliments semi-liquides, comme des potages et des ragoûts. La glaçure imperméabilise la paroi interne du pot, empêchant le liquide de l'aliment cuit ou réchauffé d'être absorbé par la paroi. Le diamètre estimé (20 cm) de ce pot indique que le pot renferme quelques portions d'aliments. Cet indice laisse entendre que ce contenant sert davantage à cuire des aliments qu'à les réchauffer. Les pots à cuire sont utilisés aux XVIIe et XVIIIe siècles.

Cet artéfact a été trouvé en 2006 sur le site du fort de Ville-Marie, à Montréal. Ce fort est construit en 1642, agrandi en 1643 et abandonné à partir de 1665, à la suite du départ de Paul de Chomedey de Maisonneuve, l'un des fondateurs de Ville-Marie. Le pot est cassé en de nombreux fragments, comme l'indique le petit format des tessons trouvés. Cette grande fragmentation semble volontaire, car un pot en terre cuite vernissée offre habituellement une certaine résistance.

Quelques pots à cuire en terre cuite commune vernissée verte ont été trouvés sur le site du fort de Ville-Marie. Des pots à cuire faits du même matériau ont été découverts sur le site patrimonial de l'Habitation-Samuel-De Champlain à Québec, dans des contextes datés entre 1608 et 1624, entre 1624 et 1632 ainsi qu'entre 1633 et 1688. D'autres ont été mis au jour dans la cour du fort Saint-Louis à Québec, dans un contexte daté entre 1620 et 1629, de même que sur le site du fort de Pentagouët, au Maine (anciennement en Acadie), dans des contextes datés entre 1635 et 1674.

RÉFÉRENCES

BÉLANGER, Christian et Brad LOEWEN. Fouilles archéologiques dans l'îlot Callière à Montréal, BjFj-101. Rapport d'activités 2006. Rapport de recherche archéologique [document inédit], MCCQ/Ville de Montréal/Université de Montréal, 2008. 144 p.
FAULKNER, Gretchen Fearon et Alaric FAULKNER. The French at Pentagoet, 1635-1674 : an archaeological portrait of the Acadian frontier. Augusta, Maine Historic Preservation Commission, 1987. 330 p.
L'ANGLAIS, Paul-Gaston. Analyse de la collection archéologique pour fins d’interprétation, site BjFj-101, Fort de Ville-Marie / Domaine de Callière. [Document inédit], Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal, 2015. 107 p.
L'ANGLAIS, Paul-Gaston. « Tome 4, volume 1 : Regards sur la vie des gouverneurs (1620-1834) ». CLOUTIER, Pierre, dir., Michel BRASSARD, Manon GOYETTE, Jacques GUIMONT et Paul-Gaston L'ANGLAIS. Fouilles archéologiques aux Forts et Châteaux Saint-Louis (1620-1871). Rapport de recherche archéologique [document inédit], Parcs Canada, 2012, s.p.
MOUSSETTE, Marcel et Françoise NIELLON. L'Habitation de Champlain. Collection Patrimoines, série Dossiers, 58. Sainte-Foy, Québec, Publications du Québec, 1985. 531 p.