Laboratoire d'archéologie du Québec
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Monnaie. AversImage
Photo : Hendrik Van Gijseghem 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Monnaie. ReversImage
Photo : Hendrik Van Gijseghem 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

LOCALISATION

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

BjFj-50 > Opération 90 > Sous-opération Y > Lot 1 > Numéro de catalogue 30

Contexte(s) archéologique(s)

Aire de circulation

Région administrative

Montréal

MRC

Montréal

Municipalité

Montréal

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La monnaie fait partie de la collection archéologique de référence du Québec parce qu'elle constitue l'une des rares monnaies rappelant le règne d'Henri III (1574-1589) mises au jour dans la vallée laurentienne.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Cette monnaie en billon est frappée en France en 1577, sous le règne d'Henri III (1574-1589), duc d'Anjou, roi de France et de Pologne. Quatrième fils d'Henri II, ce souverain monte sur le trône de France en 1574, tout en étant roi de Pologne de 1573 à 1575.

La monnaie est à l'origine un douzain, c'est-à-dire une pièce valant douze deniers. D'un diamètre de 2,5 cm, l'objet à la frappe légèrement décentrée et au contour inégal affiche à l'avers l'écu de France ainsi qu'une contremarque à la fleur de lis. Cette face comprend aussi une inscription latine abrégée se traduisant par « Henri III, Par la grâce de Dieu, roi des Francs et des Polonais ». Au revers, la pièce présente une croix échancrée flanquée de quatre couronnes ainsi que l'inscription « Béni soit le nom du Seigneur », également en latin.

La monnaie est une pièce de métal généralement de forme circulaire, frappée sur l'avers et le revers d'une empreinte propre à l'autorité qui l'émet. Elle est utilisée comme moyen d'échange et de paiement.

La contremarque que porte cette pièce sur l'une de ses faces est issue de la réformation monétaire décrétée en juin 1640 par ordonnance du roi Louis XIII (1601-1643). Formée d'une fleur de lis dans un cartouche ovale au rebord denticulé, cette contremarque a pour but de concrétiser la hausse des cours des vieilles monnaies royales de billon émises pendant le Moyen Âge et la Renaissance afin de les remettre en circulation et d'en empêcher l'exportation. Les douzains deviennent de cette façon des quinzains, leur valeur montant à quinze deniers. Selon l'ordonnance de 1640, les détenteurs disposent de deux mois pour apporter leurs monnaies dans les différents ateliers monétaires et les faire contremarquer sous peine de confiscation. Ainsi, les pièces affichant le poinçon à la fleur de lis ne peuvent avoir circulé en Nouvelle-France avant 1641, peu importe le millésime y apparaissant.

Par ailleurs, si les monnaies contremarquées découvertes dans la vallée laurentienne sont généralement des douzains frappés pendant les règnes d'Henri III, d'Henri IV (1553-1610) ou de Charles X (1757-1836), les trésors monétaires mis au jour en France révèlent que des pièces beaucoup plus anciennes ont été poinçonnées d'une fleur de lis en 1640. À la lumière de ces découvertes, il apparaît donc possible que des monnaies royales bien antérieures à l'époque d'Henri III puissent être mises au jour au Canada, puisque toutes ces pièces circulent en France pendant le règne de Louis XIV (1643-1715).

Cette monnaie a été mise au jour en 1990 lors de fouilles dans le Vieux-Montréal.

RÉFÉRENCES

CIANI, Louis. Les monnaies royales françaises de Hugues Capet à Louis XVI : avec indication de leur valeur actuelle. Paris, 1926. 502 p.