Laboratoire d'archéologie du Québec
< RETOUR À LA RECHERCHE
Jeton. AversImage
Photo : Émilie Deschênes 2017, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

Collections archéologiques de la Ville de Québec
Jeton. ReversImage
Photo : Émilie Deschênes 2017, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

Collections archéologiques de la Ville de Québec

LOCALISATION

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEt-621 > Opération 1 > Sous-opération B > Lot 11 > Numéro de catalogue 12

Région administrative

Capitale-Nationale

MRC

Québec

Municipalité

Québec

Fonction du site

domestique
institutionnelle
religieuse

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le jeton fait partie de la collection archéologique de référence du Québec parce qu'il s'agit d'un très rare exemplaire de jeton dit « de Nuremberg » dans les collections archéologiques québécoises.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Ce jeton de compte en cuivre est frappé entre 1719 et 1756 à Nuremberg, en Allemagne, à l'effigie du roi français Louis XV (1710-1774). Arrière-petit-fils de Louis XIV (1638-1715), Louis XV dit « le Bien-Aimé » monte sur le trône de France et de Navarre en 1715 à l'âge de cinq ans.

Les jetons de compte sont des instruments de comptage et de calcul dont l'usage en France remonte au XIVe siècle. Assez abondant durant le Moyen Âge, ce type d'objet est le plus fréquent à partir du XVIe siècle et pendant la première moitié du siècle suivant, alors que les orfèvres de Nuremberg inondent les marchés européens de leur production. À l'époque de Louis XV, les jetons de Nuremberg ne servent plus à compter depuis l'introduction des chiffres arabes et du zéro au cours du XVIIe siècle. Il s'agirait davantage ici d'un jeton de jeu, bien qu'étant donné la pénurie chronique d'argent sonnant en Nouvelle-France, il ait sans doute également servi à des fins commerciales. La production de ces jetons se poursuit tout au long du XVIIIe siècle et même au-delà.

Les jetons de compte sont le plus souvent faits de cuivre ou de laiton et leur gravure s'inspire des motifs apparaissant sur les monnaies royales ou féodales, bien que des scènes mythologiques ou religieuses soient également attestées. Si leur légende est souvent en allemand, certaines sont aussi en français et en latin. De plus, le nom du graveur, comme sur cette pièce, apparaît fréquemment au revers.

Mesurant 2,25 cm de diamètre, ce jeton est frappé au balancier selon une technique semi-industrielle. Son contour est inégal et sa frappe est décentrée. Il affiche à l'avers le buste de Louis XV et au revers, l'écu de France rond et couronné entre deux palmes. Le revers présente également le nom de l'orfèvre Wolf Hieronymus Hofman (ou Hofmann), un artisan qui pratiquait entre 1719 et 1756. Les lettres « R. P. » qui suivent le nom de famille du graveur signifient « Rechnen Pfenning » ou « jeton de compte ».

Ce jeton a été mis au jour en 1992 lors de fouilles sur le site du monastère des Récollets, à Québec. Il s'agit d'un très rare exemplaire de jeton dit « de Nuremberg » dans les collections archéologiques québécoises.

Élément(s) associé(s)

Personnes associées : Louis XV (1710 – 1774)
Personnes associées : Hofman, Wolf Hieronymus

RÉFÉRENCES

MOSS, William, dir., Catherine FORTIN, Dominique LALANDE et Serge ROULEAU. L'archéologie du monastère des Récollets à Québec (CeEt-621). Cahiers d'archéologie du CÉLAT, 4. Québec, CÉLAT, 1998. 310 p.