Laboratoire d'archéologie du Québec
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Bouton. FaceImage
Photo : Julie Toupin 2017, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bouton. DosImage
Photo : Julie Toupin 2017, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

LOCALISATION

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

DiDt-8 > Opération 8 > Sous-opération M > Lot 2 > Numéro de catalogue 90

Contexte(s) archéologique(s)

Épave

Région administrative

Côte-Nord

MRC

Manicouagan

Municipalité

Baie-Trinité

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le bouton fait partie de la collection archéologique de référence du Québec parce qu'il s'agit d'un bouton de luxe en raison de sa taille et de son placage en argent.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le bouton, fabriqué avant 1690, est un accessoire vestimentaire. De forme circulaire, le bouton est possiblement fait d'étain et plaqué en argent. La face du bouton est convexe et présente un motif géométrique en relief, composé d'un point central et de 14 points disposés à intervalles réguliers à la périphérie de la surface et orné d'une bordure sur son pourtour. Le dos du bouton est plat et comporte une attache prenant la forme d'un oeillet carré replié à 90 degrés.

Les boutons sont fabriqués à partir d'une variété de matériaux : bois, os, verre, plomb, cuivre et étain. Des métaux précieux comme l'or ou l'argent sont aussi utilisés. Certains boutons peuvent comporter des motifs géométriques, animaliers ou végétaux élaborés, des blasons ou d'autres symboles héraldiques.

Le bouton est une pièce de matière dure, généralement de forme circulaire, cousue à un vêtement. Certains boutons servent à attacher les différentes parties d'un vêtement. D'autres peuvent répondre à des fonctions symboliques ou identitaires. Par exemple, les boutons militaires permettent de reconnaître et de départager les soldats parmi les différents régiments.

Dans la société coloniale comme métropolitaine de la fin du XVIIe siècle, une grande importance est accordée aux tenues vestimentaires, particulièrement chez les membres de la noblesse qui cherchent à se démarquer, surtout à travers l'ostentation. Ainsi, s'ils peuvent s'offrir le luxe de boutons et de boucles faits en argent plutôt qu'en cuivre ou en étain, ils les porteront en toute occasion.

Ce bouton a été découvert en 1997 lors de fouilles subaquatiques réalisées dans l'épave du « Elizabeth and Mary », un navire britannique ayant sombré en 1690 lors du siège de Québec par William Phips. L'épave a été trouvée au fond de l'anse aux Bouleaux, à Baie-Trinité, dans la région de la Côte-Nord.

La majorité des boutons de la collection du « Elizabeth and Mary » sont en étain ou en métal cuivreux. La taille et le placage en argent de ce bouton indiquent qu'il s'agit d'un bouton de luxe. Les matériaux utilisés témoignent des différences socioéconomiques entre les membres de l'expédition.

RÉFÉRENCES

BRADLEY, Charles, Phil DUNNING et Gérard GUSSET. « Material culture from the Elizabeth and Mary (1690): individuality and social status in a late 17th-Century New England assemblage ». ROY, Christian, dir. Mer et monde : questions d'archéologie maritime. Archéologiques, Collection Hors-série, 1. Québec, Associations des archéologues du Québec, 2003, p. 150-170.
DUFOUR, Marie et Michèle JEAN. 1690, l'attaque de Québec... Une épave raconte. Montréal, Pointe-à-Callière, Musée d'archéologie et d'histoire de Montréal, 2000. 78 p.
FAULKNER, Gretchen Fearon et Alaric FAULKNER. The French at Pentagoet, 1635-1674 : an archaeological portrait of the Acadian frontier. Augusta, Maine Historic Preservation Commission, 1987. 330 p.
NOËL HUME, Ivor. A guide to artifacts of colonial America. Philadelphie, University of Philadelphia Press, 2001. 323 p.
STONE, Lyle M. Fort Michilimackinac, 1715-1781: An Archaeological Perspective on the Revolutionary Frontier. Anthropological Series, 2. s.l. Michigan State University Museum, East Lansing, 1974. 367 p.