Laboratoire d'archéologie du Québec
< RETOUR À LA RECHERCHE
Perle. Vue à l'horizontaleImage
Photo : Émilie Deschênes 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Perle. Vue du trou d'enfilageImage
Photo : Émilie Deschênes 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
PerleImage
Photo : Catherine Caron 2011, © Ministère de la Culture et des Communications
PerleImage
Photo : Catherine Caron 2011, © Ministère de la Culture et des Communications

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

BiFl-5 > Opération 2 > Sous-opération AH > Lot 1p > Numéro de catalogue 56

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La perle fait partie de la collection archéologique de référence du Québec parce qu'elle est représentative du type IIb53 issu de la typologie élaborée par Kidd et Kidd en 1972. Elle est complète et en bon état de conservation. Elle représente un type de perles produit du XVIe au XIXe siècle en Europe.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La perle de verre de type IIb53 (selon la typologie élaborée par Kidd et Kidd en 1972) est fabriquée en Europe par étirement. La technique de l'étirement nécessite la présence de deux personnes. Une première personne prend une bulle de verre à l'aide d'une canne munie d'un trou en son milieu. La bulle est soufflée et elle peut être trempée dans du verre fondu pour augmenter son volume ou pour lui ajouter d'autres couleurs. Une deuxième personne met une tige de fer à l'autre extrémité et les deux personnes tirent dans des directions opposées jusqu'à ce que le verre soit à la largeur voulue. Il est possible de torsader le tube de verre pendant l'étirement pour créer un motif. Le tube est ensuite laissé à refroidir totalement avant d'être coupé en plusieurs morceaux pour obtenir des perles.

Il est aussi possible d'utiliser des moules ou de façonner les perles sur un marbre quand elles ne sont pas encore refroidies. Pour obtenir les formes ovale et ronde, le trou des perles est rempli de sable et de charbon de bois moulu. Placées dans un récipient métallique, les perles sont chauffées en les secouant. Ensuite, elles sont nettoyées et polies dans un sac de son. Cette technique, bien qu'artisanale, permet de fabriquer plusieurs centaines de perles par jour. La perle de type IIb53 est produite entre le XVIe et le XIXe siècle.

Le décor de la perle, composé de huit bandes droites de verre blanc opaque, est obtenu par l'application de cannes de verre sur la bulle de verre avant de procéder à son étirement. La bulle de verre, une fois que la bonne forme est obtenue, est insérée dans un contenant en forme de seau. À l'intérieur, les cannes de verre ont été préalablement réparties selon les motifs à reproduire sur la perle. La bulle est alors soufflée dans le contenant pour que les cannes y adhèrent, puis retirée et remise au four afin de fusionner les verres. Par la suite, la bulle est étirée selon le principe décrit plus haut.

Les perles de verre sont utilisées par les Européens au Québec principalement pour les échanges avec les Autochtones, eux-mêmes s'en servant comme monnaie d'échange ou comme parure (bijoux, vêtements, etc. ). Les perles de verre sont également arborées par les Européens en Europe et au Québec pour la parure et pour la décoration sous forme de bijoux, de broderies, de décorations sur des chandeliers, etc.

Cette perle de verre a été découverte en 2006 lors de fouilles réalisées sur le site archéologique de l'île aux Tourtes. Elle a été mise au jour dans la couche archéologique correspondant à l'humus de surface formé depuis l'abandon de la mission (lieu servant à l'évangélisation des Autochtones) en 1727. Cette couche de sol a été légèrement perturbée par les activités de villégiature des XIXe et XXe siècles.

RÉFÉRENCES

Archéotec inc. Île aux Tourtes. Interventions archéologiques 2006, BiFl-5. Rapport. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Ministère de la Culture et des Communications/Ville de Vaudreuil-Dorion, 2007. 218 p.
KIDD, Martha Ann et Kenneth E. KIDD. « Classification des perles de verre à l'intention des archéologues sur le terrain ». RICK, John H. Travaux d'archéologie du Service des lieux historiques nationaux, 1962-1966. Lieux historiques canadiens : cahiers d'archéologie et d'histoire, 1. Ottawa, Direction des parcs nationaux et des lieux historiques, Ministère des affaires indiennes et du Nord, 1972, p. 47-92.
MURRAY, Annie-Claude. L'Île aux Tourtes (1703-1704) et les perles de traite dans l'archipel montréalais. Université de Montréal, 2008. s.p.