Capitale-Nationale

Québec

Québec

Le plat en faïence fait partie de la collection archéologique de référence du Québec, car il constitue un exemple de plat à bordure à réserves et orné d'un panier fleuri central. Il a aussi été choisi parce qu'il témoigne des techniques de réparation de la vaisselle utilisées par un artisan spécialisé.

Le plat en faïence blanche est fabriqué en France au milieu du XVIIIe siècle, car il est orné d'un décor peint en camaïeu bleu de belle qualité qui rappelle les productions françaises de Rouen des années 1750. Le bord à contour ondulé du plat indique qu'il est fabriqué après 1740 environ.

Le plat est un récipient normalement utilisé pour présenter les aliments. Cependant, le plat est taché de suie sur environ la moitié de son diamètre, et davantage sur son revers que sur sa face, indiquant qu'il a été soumis à une source de chaleur élevée, probablement pour cuire ou réchauffer des aliments. Cette utilisation n'est pas courante, car ce contenant n'est pas fabriqué en faïence culinaire, qui résiste mieux à la chaleur. Cet usage dégrade vraisemblablement le contenant, menant à sa fracturation. Le plat est ensuite réparé au moyen de crampons métalliques par un artisan spécialisé, le raccommodeur de faïence. Les crampons métalliques sont retirés avant le rejet final du plat.

L'artéfact est mis au jour dans la voute de la maison Milot, dans le secteur de Place-Royale, à Québec. Un premier magasin est construit sur cet emplacement en 1647, puis est cédé à Jean Talon en 1663, qui aurait reconstruit le bâtiment en pierre. Celui-ci est détruit par l'incendie de la Basse-Ville (1682), et les vestiges sont rachetés par Eustache Lambert dit Dumont (1658-1691) en 1687. Il vend la portion nord au marchand Jean Milot (1624-1699) en 1689 qui y bâtit une maison en pierre à deux étages deux ans plus tard. La maison, reconstruite en 1771, change ensuite périodiquement de propriétaire et subit plusieurs rénovations au fil des ans. Abimée par deux incendies en 1960 et 1966, elle est acquise en 1969, puis restaurée dans l'esprit de la maison de 1691 dans le cadre du projet de Place-Royale.