Les fragments de carreau en faïence ont été sélectionnés pour la collection archéologique de référence du Québec, car ils constituent un matériau de revêtement qui témoigne de la mode et des goûts de la bourgeoisie en matière de décoration intérieure à l'époque de la Nouvelle-France.

Les fragments de carreau en faïence blanche sont fabriqués à Delft, en Hollande, au cours de la première moitié du XVIIIe siècle. L'objet est de forme carrée, et est orné de décors linéaires peints en bleu, ainsi que d'un paysage inscrit dans un médaillon circulaire formé d'un double filet. Ces décors peints dans un anneau double sont caractéristiques des productions hollandaises des années 1700 à 1750 environ. Ce modèle de carreau est également produit en Angleterre.

Le carreau de parement en faïence blanche est un matériau de revêtement utilisé dans la construction. Le revers de ce carreau est dépourvu de glaçure.

Les fragments sont mis au jour dans la cour de la maison Guillaume-Estèbe, dans le secteur de Place-Royale, à Québec. Hôtel luxueux, ce bâtiment en pierre de trois étages est construit en 1751 par Guillaume Estèbe (1701-vers 1779), marchand et garde-magasinier du roi. Dès 1757, il est vendu et change périodiquement de propriétaire et de vocation. Devenant inhabitée à partir de 1957 et menacée de destruction, la maison est acquise en 1959 par la Commission des monuments et des sites historiques ou artistiques. Restaurée, elle contient aujourd'hui une partie de l'administration du Musée de la civilisation.