Le taste-vin a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il s'agit d'un objet dont la forme est unique parmi l'ensemble des faïences retrouvées sur le site de Place-Royale, à Québec.

Le taste-vin en faïence est fabriqué en France entre 1680 et 1720, car il est orné d'un décor peint polychrome au berger qui rappelle les productions de Nevers de ces années. Le décor au berger est inspiré du roman pastoral « L'Astrée », écrit par Honoré d'Urfé (1568-1625) et publié de 1607 à 1627. Pour leur part, les enroulements peints sur la paroi externe sont inspirés de la porcelaine du Japon de la fin du XVIIe siècle.

Le taste-vin est un petit récipient bas et circulaire servant à goûter et à mirer le vin afin d'en juger la qualité. Cette forme d'objet se développe considérablement vers la fin du XVIIe siècle, parallèlement à la consommation du vin de qualité qui se répand de plus en plus à partir de cette époque. La forme de taste-vin en argent à deux anses a cours en Angleterre, notamment, durant le règne de Charles II (1660 à 1685).

Compte tenu de son ancienneté, il se peut que ce taste-vin ait été acquis par Charles Perthuis (1664-1722), riche marchand décédé en 1722 dans sa maison du secteur de Place-Royale à Québec.

L'artéfact est mis au jour en 1975 dans les latrines de la maison Perthuis, dans le secteur de Place-Royale, à Québec, dans un contexte archéologique daté entre 1699 et 1750. Construite par les Sulpiciens en 1644, la maison abrite d'abord un magasin, détruit lors de l'incendie de la Basse-Ville en 1682. Une nouvelle maison est érigée sur les ruines, et est plus tard vendue au marchand Charles Perthuis en 1699. Le bâtiment change ensuite périodiquement de propriétaire et de vocation et fait l'objet de diverses rénovations. Entre 1970 et 1973, le ministère des Affaires culturelles acquiert le bâtiment, pour le céder plus tard à des propriétaires privés.