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Le pot à cidre a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il constitue un rare exemple de pot à cidre en faïence.

Le pot à cidre en faïence blanche de grand feu est fabriqué en France au cours du premier quart du XVIIIe siècle. Les décors peints en camaïeu bleu rehaussé de noir sont inspirés de la porcelaine de Chine et du Japon de la fin du XVIIe siècle et du début du XVIIIe, et rappellent les productions françaises de Rouen du début du XVIIIe siècle. Les traits maladroits du décor suggèrent qu'il s'agit d'une pièce de qualité modeste.

Le pot à cidre est un récipient utilisé pour transvaser et servir le cidre, une boisson provenant de la fermentation du jus de pomme. Celui-ci se reconnait à son col étranglé particulier, qui est une spécialité du nord-ouest de la France, région productrice de cidre. Il semble que l'étranglement de son col permette la préservation de l'effervescence du cidre, produite naturellement lors de sa fermentation. Il se peut que ce contenant soit pourvu d'un petit couvercle en faïence relié au pot par une charnière en étain assise sur son anse. Cette forme de faïence est rare en Nouvelle-France.

L'artéfact est mis au jour dans la cour de la maison Paradis, dans le secteur de Place-Royale, à Québec. Appartenant d'abord aux Jésuites, le terrain est acquis par Philippe Gautier de Comporté (1641-1687) en 1683. Ce dernier y fait construire deux corps de logis. Lourdement abimés lors de la Conquête, ils sont vendus au marchand Joseph Paradis (1732-1802) qui y érige une maison entre 1763 et 1768. Elle change ensuite périodiquement de propriétaire et de vocation, avant d'être acquise par le ministère des Affaires culturelles peu avant 1970 dans le cadre du projet de Place-Royale. Elle est restaurée en 1991 pour retrouver son apparence de la fin du XVIIIe siècle.