Laboratoire d'archéologie du Québec
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Calot. Vue généraleImage
Photo : Julie Toupin 2019, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
CalotImage
Photo : Marc-André Grenier 1998, © Ministère de la Culture et des Communications

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEt-177 > Numéro de catalogue 33

Contexte(s) archéologique(s)

Indéterminé

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le calot a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il s'agit d'un objet généralement relié aux jeux d'enfants. La bille est par ailleurs le type d'objet relié à l'enfance le plus représenté dans les collections archéologiques historiques du Québec. Cet artéfact a aussi été choisi parce qu'il est associé à la catégorie des billes en porcelaine. Son gros calibre présente également un intérêt. Finalement, cette bille a contribué à l'élaboration d'une typologie présentée dans une publication traitant des jeux et jouets de Place-Royale.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le calot est fabriqué en Allemagne et importé en Amérique du Nord entre 1850 et 1910 environ. De forme sphérique, ce calot entier de porcelaine blanche fine et dure porte les traces d'un décor en damier effacé. Malgré le contexte de provenance non spécifié du calot dans la documentation archéologique, il est connu que les billes en porcelaine dépourvues de glaçure se trouvent habituellement dans des contextes archéologiques datant de la décennie 1850-1860. En conséquence, le calot daterait vraisemblablement de cette époque. Le calot est issu d'une production semi-industrielle : la pâte qui le compose est d'abord façonnée en un tube, puis est découpée en morceaux d'égale grosseur. Les boulettes ainsi obtenues sont ensuite arrondies par la rotation du moule en plâtre dans lequel elles sont déposées. Le calot est ensuite cuit, puis une deuxième cuisson à basse température suit l'application du décor peint.

Le calot, ou grosse bille est généralement utilisé dans le cadre des jeux d'habileté pour les enfants. Le principe de base des jeux de billes consiste à lancer un projectile afin d'atteindre ou d'éviter une cible, à partir d'un point de départ défini au préalable. La bille sert également à l'occasion d'objet-enjeu, c'est-à-dire pouvant être pariée, risquée, gagnée, ou encore échangée. La bille peut aussi faire partie des jeux de stratégie des adultes, telles les dames chinoises. La disparition du décor peint sur le calot témoigne de son usure. Cette altération est peut-être causée par son utilisation intensive, ou encore par son séjour dans le sol.

À Place-Royale, les billes sont utilisées dès le XVIIIe siècle dans différents jeux d'adresse et de stratégie. Les billes en pierre perdent de leur popularité à partir de 1870 avec l'arrivée massive sur le marché des billes en terre cuite, en porcelaine et en verre.

Le calot est mis au jour entre 1970 et 1980 sur le site de la maison Charest, à Québec, dans le cadre de la restauration du secteur Place-Royale.

RÉFÉRENCES

CARSKADDEN, Jeff et Richard GARTLEY. « A Preliminary Seriation of 19th-Century Decorated Porcelain Marbles ». Historical Archaeology. Vol. 24, no 2 (1990), p. 55-69.
LAPOINTE, Camille. Trésors et secrets de Place-Royale : aperçu de la collection archéologique. Sainte-Foy, Québec, Publications du Québec, 1998. 217 p.
RENAUD, Louise et Katherine TREMBLAY. Les jeux et les jouets de Place-Royale. Collection Patrimoines, série Dossiers, 65. Sainte-Foy, Québec, Publications du Québec, 1999. 212 p.
SILVA, Haydée. « Éléments pour une étude historique des billes et des jeux de billes ». Plus Editions SAS. LeWebPédagogique [En ligne]. lewebpedagogique.com/jeulangue/files/2011/01/Billes.pdf