Laboratoire d'archéologie du Québec
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Fragments de vase. Face externeImage
Photo : Julie Toupin 2019, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fragments de vase. Face interneImage
Photo : Julie Toupin 2019, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fragments de vase. Vue de dessusImage
Photo : Julie Toupin 2019, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fragments de vase. Détail du décor, face externeImage
Photo : Julie Toupin 2019, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fragments de vase. Détail du décor, face interneImage
Photo : Julie Toupin 2019, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fragments de vase. Détail de la pâteImage
Photo : Julie Toupin 2019, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fragments de vaseImage
Photo : Marc-André Grenier 1998, © Ministère de la Culture et des Communications

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEt-9 > Numéro de catalogue Vase 308

Contexte(s) archéologique(s)

Campement

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Les fragments de vase ont été sélectionnés pour la collection archéologique de référence du Québec, car il s'agit d'un vase dont la restauration a permis de reconstituer le quart de son volume original. De plus, ces fragments ont été choisis, car cet artéfact possède un décor unique constitué de motifs très denses. Il s'agit également d'un exemple représentatif de la variété des céramiques du Sylvicole moyen ancien découvertes dans les limites actuelles de la ville de Québec.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Les fragments de vase correspondent à un récipient qui est vraisemblablement fabriqué au cours du Sylvicole moyen ancien (2 400 à 1 500 avant aujourd'hui). Composé de 24 fragments, l'objet en céramique de type « Pointe Péninsule » est modelé au colombin, ou encore au battoir et à l'enclume. Il n'est pas possible d'apercevoir de cassure démontrant l'utilisation de colombins pour la fabrication de l'objet, mais cela ne permet pas de réfuter hors de tout doute l'usage de cette technique. La pâte utilisée est relativement friable, causant de nombreuses craquelures sur les parois du vase. L'objet porte un décor constitué d'empreintes dentelées placées en lignes très serrées, créant un décor très dense.

Le vase est un récipient destiné principalement à la cuisson des aliments. La présence d'une croute carbonisée sur la face interne ainsi que de traces de suie sur la face externe des fragments suggère d'ailleurs une telle utilisation. Ce type de contenant peut aussi servir au transport de l'eau et à l'entreposage des aliments.

L'aire de répartition de la poterie de tradition Pointe Péninsule est très vaste et comprend le sud-est de l'Ontario, le sud du Québec, ainsi qu'une partie de l'État de New York et de la Nouvelle-Angleterre, jusqu'au Nouveau-Brunswick. Les vases sont caractérisés par une panse de forme conique, un col peu étranglé, un rebord plus ou moins éversé, ainsi qu'une lèvre de forme variable. La face interne est souvent scarifiée, c'est-à-dire marquée de stries horizontales créées par l'usage d'un peigne. La décoration, qui peut couvrir toute la face externe ainsi que la face interne du rebord, est surtout constituée d'empreintes dentelées, ondulantes et cordées. En comparaison aux céramiques de type « Vinette I », celles du type « Pointe Péninsule » présentent des parois plus étroites, un dégraissant plus fin et une pâte moins friable. Ce type de poterie au corps fuselé, dont la capacité ne devait pas dépasser 10 litres, est particulièrement bien adapté à la cuisson lente des viandes et devient très populaire au cours du Sylvicole moyen ancien.

La présence de rebuts de pâte en forme de colombin sur plusieurs sites archéologiques de cette période vient appuyer l'idée que le montage par colombins d'argile superposés constituait la technique de fabrication dominante. Cette technique suggère une fabrication sur place des vases en céramique ainsi qu'une occupation estivale des sites, puisque l'extraction de l'argile brute n'est pas possible en hiver et que les étapes du séchage et de la cuisson sont plus difficiles à réaliser pendant la saison froide.

Les fragments de vase sont mis au jour en 1988 sur le site patrimonial de l'Habitation-Samuel-de-Champlain, situé dans le secteur de Place-Royale, dans la ville de Québec. Les fragments sont ensuite restaurés et l'objet est remonté en partie au Centre de conservation du Québec.

RÉFÉRENCES

Cérane inc. L'occupation historique et préhistorique de la place Royale. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Ministère des Affaires culturelles du Québec, 1989. s.p.
CHAPDELAINE, Claude, Norman CLERMONT et Jacques GUIMONT. L'occupation historique et préhistorique de Place-Royale. Collection Patrimoines, série Dossiers, 76. Sainte-Foy, Québec, Publications du Québec, 1992. 426 p.
GATES ST-PIERRE, Christian. Le patrimoine archéologique amérindien du Sylvicole moyen au Québec. Étude produite dans le cadre de la participation du Québec au RCLP [document inédit], Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2010. 59 p.
LAPOINTE, Camille. Trésors et secrets de Place-Royale : aperçu de la collection archéologique. Sainte-Foy, Québec, Publications du Québec, 1998. 217 p.