Laboratoire d'archéologie du Québec
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Fragment de couteau. Côté AImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Fragment de couteau. Côté BImage
Photo : Joey Leblanc 2018, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Couteau (lame et début du manche). Vue avantImage
Photo : Marie-Hélène Tremblay 2008, © Ministère de la Culture et des Communications

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

DbEi-5 > Opération 4 > Sous-opération Q > Lot 5 > Numéro de catalogue 13

Contexte(s) archéologique(s)

Bâtiment

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le fragment de couteau fait partie de la collection archéologique de référence du Québec parce qu'il représente un couteau apparemment entièrement forgé, soit la lame et la soie. C'est un exemple de couteau ancien à soie plate.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le fragment de couteau est composé d'une partie proximale de la lame, près du manche, et d'une soie de forme rectangulaire ou très légèrement évasée vers son extrémité proximale. La lame est probablement en acier, alors que la soie pourrait être en fer forgé. Les deux extrémités sont cassées. Un petit rivet et la trace d'un deuxième rivet sont visibles aux deux extrémités de la soie. La longueur totale est de 5,5 cm. La lame conservée a seulement 1,2 cm de longueur et la soie conservée a 4,3 cm de longueur. À la jonction entre les deux éléments, il y a un épaississement sur 1,0 cm de longueur sur un côté de la soie qui pourrait être lié à la présence d'une virole. Du côté opposé, il y a un grand trou dans la soie. Le petit couteau semble être entièrement forgé, soit la lame et la soie. C'est un exemple d'un couteau ancien à soie plate, mais épaisse. À l'origine, le couteau devait avoir un manche composé de deux plaquettes, peut-être en os ou en bois. Ces plaquettes étaient fixées de part et d'autre de la soie plate, au moyen de rivets, dont au moins un subsiste.

Un des pêcheurs basques devait utiliser le couteau comme ustensile de table pour découper de la nourriture lors des repas. À l'époque, les couteaux pouvaient se terminer en pointe pour piquer la nourriture en l'absence de fourchette, dont l'utilisation n'était pas encore chose courante. Seul le fragment proximal de la lame, près du manche, est conservé de sorte que la forme de son extrémité est inconnue.

Le couteau est trouvé en 1993 dans la couche d'occupation d'un bâtiment construit sur le site des Basques-de-l'Anse-à-la-Cave et utilisé par les chasseurs de baleine basques vers la fin du XVIe ou au début du XVIIe siècle. Ce bâtiment, recouvert de tuiles et probablement doté d'une cheminée, était situé à proximité d'un four à double foyer. Il se peut qu'il ait été détruit par un feu après son abandon. Puisque l'incendie semble avoir touché toute la pointe du site, il est possible, quoique moins probable, qu'il s'agisse d'un feu de forêt plutôt que de l'incendie du bâtiment seulement. Le bâtiment a abrité un foyer culinaire et un petit aménagement de pierres qui pourrait avoir supporté une enclume, destinée au travail de forge. De nombreux tessons appartenant à une marmite à pâte chamois à fond plat, décorée de bandes appliquées portant un motif de losanges, sont trouvés dans le bâtiment ainsi qu'un tesson de marmite à fond plat à pâte rouge. Il y a également plusieurs outils, dont une vrille de tonnelier et un ciseau, probablement utilisé pour le calfatage des navires, de nombreux éclats de briquet en silex et des fragments de pierres à aiguiser. Sont également mis au jour une grande balle pour un mousquet ou une autre arme à feu de grand calibre utilisée à la fin du XVIe et au début du XVIIe siècle, un petit couteau fragmentaire, des chevrotines, vraisemblablement utilisées pour la chasse, ainsi que des chemins de coulée témoignant de la fabrication de munitions sur place. Enfin, une perle de verre ovoïde blanche découverte sur le site pourrait signifier que les Basques s'adonnaient à des activités de traite avec les Autochtones.

RÉFÉRENCES

LALANDE, Dominique. Fouilles archéologiques à l'anse à la Cave, Bon-Désir, municipalité de Bergeronnes, 1993. Rapport de recherche archéologique [document inédit], MRC de la Haute-Côte-Nord, 1994. 73 p.
NOËL HUME, Ivor. A guide to artifacts of colonial America. Philadelphie, University of Philadelphia Press, 2001. 323 p.
PLOURDE, Michel, dir., Érik LANGEVIN et Alison MCGAIN. Recherches archéologiques dans l'aire de coordination du parc marin du Saguenay-Saint-Laurent en l'an 2000. Cap-de-Bon-Désir (109G), Pointe-à-John 2 (DbEj-22), Fours basques (DbEi-5) et Baie-Sainte-Marguerite (DbEl-10). Rapport de recherche archéologique [document inédit], Archéo-Topo/Parc marin du Saguenay-Saint-Laurent, 2001. 133 p.
RURALYS. Le site basque de l'anse à la Cave, Haute-Côte-Nord (DbEi-5). Rapport de recherche archéologique [document inédit], Ministère de la Culture, des Communications de la Condition féminine du Québec, 2008. 72 p.