Laboratoire d'archéologie du Québec
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Électrode. Vue généraleImage
Photo : Laura Jacobs 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Électrode. ProfilImage
Photo : Laura Jacobs 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEt-579 > Lot 99 > Numéro de catalogue 63

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

L'électrode en graphite a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car elle est associée au site archéologique du poste de la Reine et à la distribution de l'électricité en basse-ville de Québec.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

L'électrode en graphite est moulée par compression en deux parties au XXe ou au XXIe siècle, probablement en Amérique du Nord. Étant donné son format et le contexte de sa découverte, cette électrode pourrait être utilisée comme composante d'un système de mise à terre d'une installation électrique, qui permet de rediriger la décharge électrique dans le sol afin de la neutraliser dans le cas d'une surcharge ou d'une tension élevée.

Les électrodes en graphite du XIXe siècle et du début XXe siècle sont cylindriques avec un diamètre oscillant entre 1 cm et 2 cm et sont utilisées dans les lampes à arc. Les électrodes en graphite modernes, plus grosses et aux composantes métalliques, ont plusieurs fonctions. Elles sont entre autres utilisées comme systèmes de mise à la terre en électricité, et également comme composantes essentielles dans les fours à arc électrique. Ces dernières utilisent l'énergie thermique dégagée par l'arc électrique qui est établi entre une ou plusieurs électrodes de carbone et le métal afin d'obtenir une température suffisante à la fusion du métal. Les électrodes en graphite sont aussi utilisées pour affiner l'acier dans certains fours et dans d'autres processus de fusion.

L'électrode a été mise au jour en 2018 sur le site archéologique du poste de la Reine situé dans le quartier Saint-Roch, à Québec. Les fouilles ont permis de mettre à jour une soixantaine de structures dont six fosses de latrines, ainsi qu'une collection de plus de 6 000 artéfacts. Ceux-ci témoignent des activités quotidiennes des résidents du secteur entre le XVIIIe et la fin du XIXe siècle, où les fonctions résidentielles et commerciales s'entremêlent. En 1894, l'acquisition des lots résidentiels par la Montmorency Electric Power Co marque le début d'une nouvelle ère industrielle de production d'électricité sur ce site. Le poste connait plusieurs propriétaires au cours du XXe siècle, dont la Quebec Railway, Light, Heat and Power Company. En 1963, lors de la deuxième nationalisation des compagnies d'électricité, Hydro-Québec acquiert le poste. Depuis sa mise en service jusqu'à la Deuxième Guerre mondiale, ce poste, par lequel transite la charge alimentant les seize districts du réseau, demeure le plus important du réseau de Québec. Le poste de la Reine cesse ses activités en 2016; il s'agissait du plus vieux poste de transformation hydroélectrique au pays. L'intervention archéologique est réalisée au cours du démantèlement du poste.

RÉFÉRENCES

Castonguay Dandenault & Associés Inc. Démantèlement et réhabilitation du poste de la Reine. Rue Prince-Édouard à Québec. Surveillance et fouilles archéologiques. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Hydro-Québec, 2019. s.p.