Laboratoire d'archéologie du Québec
< RETOUR À LA RECHERCHE
Pot de chambre. Vue générale - Côté AImage
Photo : Laura Jacobs 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Pot de chambre. Côté BImage
Photo : Laura Jacobs 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Pot de chambre. Côté CImage
Photo : Laura Jacobs 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Pot de chambre. Côté DImage
Photo : Laura Jacobs 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Pot de chambre. DessusImage
Photo : Laura Jacobs 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Pot de chambre. DessousImage
Photo : Laura Jacobs 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEt-579 > Opération 11 > Sous-opération B > Lot 1 > Numéro de catalogue 50

Contexte(s) archéologique(s)

Domestique
Latrines

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le pot de chambre a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il est représentatif d'une forme commune de pot de chambre, c'est-à-dire globulaire et à anse latérale arrondie. Également, cet artéfact témoigne des pratiques d'hygiène des résidents de l'habitation au 12, rue Grant (aujourd'hui Monseigneur-Gauvreau) du quartier Saint-Roch de Québec aux XVIIIe et XIXe siècles.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le pot de chambre est fabriqué en terre cuite fine de type « creamware » entre 1760 et 1820, probablement en Angleterre. Le « creamware » est un type de terre cuite fine qui est caractérisé par une pâte de teinte crème à blanchâtre en raison de la présence d'oxydes de fer et d'impuretés. La glaçure est incolore, brillante et contient également des oxydes de fer, ce qui donne une teinte jaunâtre à l'accumulation de glaçure qui survient dans les creux des objets (pieds, anses, éléments moulés). Le « creamware » peut être sans décor, moulé, peint, décoré à l'engobe ou par impression. La production débute en Angleterre au début des années 1760, puis s'étend dans d'autres pays d'Europe ainsi qu'aux États-Unis. Sa production s'essouffle vers 1820. Le pot de chambre est un récipient servant à recueillir les excréments.

Le pot de chambre a été mis au jour en 2018 sur le site archéologique du poste de la Reine situé dans le quartier Saint-Roch, à Québec. Les fouilles ont permis de découvrir une soixantaine de structures dont six fosses de latrines, ainsi qu'une collection de plus de 6 000 artéfacts. Ceux-ci témoignent des activités quotidiennes des résidents du secteur entre le XVIIIe et la fin du XIXe siècle, où les fonctions résidentielles et commerciales s'entremêlent. En 1894, l'acquisition des lots résidentiels par la Montmorency Electric Power Co marque le début d'une nouvelle ère industrielle de production d'électricité sur ce site. Le poste connait plusieurs propriétaires au cours du XXe siècle, dont la Quebec Railway, Light, Heat and Power Company. En 1963, lors de la deuxième nationalisation des compagnies d'électricité, Hydro-Québec acquiert le poste. Depuis sa mise en service jusqu'à la Deuxième Guerre mondiale, ce poste, par lequel transite la charge alimentant les seize districts du réseau, demeure le plus important du réseau de Québec. Le poste de la Reine cesse ses activités en 2016; il s'agissait du plus vieux poste de transformation hydroélectrique au pays. L'intervention archéologique est réalisée au cours du démantèlement du poste.

Le pot provient d'une opération située dans la partie sud-est du site archéologique, à l'angle des rues actuelles de la Reine et Monseigneur-Gauvreau. Ce secteur a révélé la présence de deux fosses de latrines. Cet objet est issu d'un lot de 400 artéfacts mis au jour lors d'un sondage réalisé dans une fosse de latrines en bois dont l'utilisation est datée de la fin du XVIIIe siècle jusqu'au milieu du XIXe siècle. Selon les plans anciens, cette fosse des latrines pourrait être associée à la résidence située au 12 rue Grant (maintenant Monseigneur-Gauvreau).

RÉFÉRENCES

Castonguay Dandenault & Associés Inc. Démantèlement et réhabilitation du poste de la Reine. Rue Prince-Édouard à Québec. Surveillance et fouilles archéologiques. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Hydro-Québec, 2019. s.p.
MÉTREAU, Laetitia, dir. Identifier la céramique au Québec. Cahiers d'archéologie du CÉLAT, 41. Québec, CÉLAT, 2016. s.p.