Laboratoire d'archéologie du Québec
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Théière. Vue générale - Côté AImage
Photo : Léa Duflos 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Théière. Côté BImage
Photo : Léa Duflos 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Théière. Côté CImage
Photo : Léa Duflos 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Théière. Côté DImage
Photo : Léa Duflos 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Théière. DessusImage
Photo : Léa Duflos 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Théière. DessousImage
Photo : Léa Duflos 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEt-579 > Opération 10 > Sous-opération F > Lot 100 > Numéro de catalogue 43

Contexte(s) archéologique(s)

Domestique
Latrines

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La théière a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car il s'agit d'un exemple d'article orné d'un décor « Chrome Color », une technique populaire entre les années 1830 et 1860. Également, elle a été choisie parce qu'elle témoigne de la consommation de thé par des résidents du quartier Saint-Roch au XIXe siècle.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La théière est moulée en terre cuite fine blanche et glaçurée, probablement entre 1830 et 1860 dans le Staffordshire, en Angleterre. De forme gothique, elle présente un décor peint floral de style « Chrome Color ». Cette catégorie stylistique tire son nom de la présence de chrome et de borax dans le procédé de fabrication des pigments. L'ajout de borax dans les glaçures facilite l'utilisation de couleurs chromées telles que le vert, le rouge et le jaune. L'une des nouvelles couleurs de chrome la plus populaire est le rouge tirant vers le rose, qui est fabriqué à partir d'oxydes de chrome en combinaison avec des vernis alcalins utilisant du borax. Ce type de couleur n'est produit qu'après l'introduction des oxydes de chrome en 1830, ce qui fait de ce type de décor un marqueur temporel intéressant. Les céramiques « Chrome Color » sont généralement datées d'entre 1830 et 1860. Quant aux tiges des fleurs qui sont peintes en noir, il s'agit d'un style qui débute également dans les années 1830.

La théière est un récipient verseur couvert, à goulot et à anse latérale, utilisé pour l'infusion et le service du thé. Des traces de chauffe sont perceptibles à la base de la théière, témoignant ainsi de son utilisation.

La théière a été mise au jour en 2018 sur le site archéologique du poste de la Reine situé dans le quartier Saint-Roch, à Québec. Les fouilles ont permis de découvrir une soixantaine de structures dont six fosses de latrines, ainsi qu'une collection de plus de 6 000 artéfacts. Ceux-ci témoignent des activités quotidiennes des résidents du secteur entre le XVIIIe et la fin du XIXe siècle, où les fonctions résidentielles et commerciales s'entremêlent. En 1894, l'acquisition des lots résidentiels par la Montmorency Electric Power Co marque le début d'une nouvelle ère industrielle de production d'électricité sur ce site. Le poste connait plusieurs propriétaires au cours du XXe siècle, dont la Quebec Railway, Light, Heat and Power Company. En 1963, lors de la deuxième nationalisation des compagnies d'électricité, Hydro-Québec acquiert le poste. Depuis sa mise en service jusqu'à la Deuxième Guerre mondiale, ce poste, par lequel transite la charge alimentant les seize districts du réseau, demeure le plus important du réseau de Québec. Le poste de la Reine cesse ses activités en 2016; il s'agissait du plus vieux poste de transformation hydroélectrique au pays. L'intervention archéologique est réalisée au cours du démantèlement de poste.

La théière provient d'une opération située au sud-ouest du site archéologique. Cette opération est caractérisée par la mise au jour d'un minimum de trois fosses de latrines et de vestiges en pierre. Cet artéfact provient d'une fosse de latrines construite en bois se trouvant en dessous d'une dalle de béton, qui aurait pu être mise en place dans le but de sceller la fosse après son abandon. Selon la culture matérielle, cette fosse aurait été utilisée au cours du XIXe siècle.

RÉFÉRENCES

Castonguay Dandenault & Associés Inc. Démantèlement et réhabilitation du poste de la Reine. Rue Prince-Édouard à Québec. Surveillance et fouilles archéologiques. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Hydro-Québec, 2019. s.p.