Laboratoire d'archéologie du Québec
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Bol. Vue généraleImage
Photo : Laura Jacobs 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bol. DessusImage
Photo : Laura Jacobs 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bol. DessousImage
Photo : Laura Jacobs 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bol. ProfilImage
Photo : Laura Jacobs 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEt-579 > Opération 10 > Sous-opération F > Lot 100 > Numéro de catalogue 42

Contexte(s) archéologique(s)

Domestique

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le bol a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il s'agit d'un exemple de bol large et peu profond au rebord perlé. Également, il est orné du motif « Willow », un motif très populaire depuis le XIXe siècle.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le bol est moulé en terre cuite fine blanche, probablement entre 1847 et 1853 à Longton, dans le Staffordshire en Angleterre. Il est peu profond, à large ouverture, avec un pied annulaire arrondi et un rebord perlé. Le bol est orné du motif « Willow » au centre, ainsi que sur les parois intérieures et extérieures. La marque « H and B » imprimée en bleu sous le bol pourrait correspondre à celle du potier Hampson and Broadhurst de Longton, en activité de 1847 à 1853.

Le bol est un récipient lié à la préparation, au service et à la consommation des aliments. Celui-ci est orné du motif « Willow » qui doit obligatoirement comprendre, à droite, une pagode et un pavillon à l'avant d'un oranger, au centre, un saule pleureur et un pont à trois arches avec trois personnages courant vers la gauche, à gauche, un bateau couvert avec un personnage devant une île, en haut, deux colombes volant dans le ciel et au premier plan, une clôture de treillis en zigzag. La production de ce motif débute en 1793, vraisemblablement réalisé par Thomas Minton, puis il est repris par plusieurs potiers. Des légendes variées sont issues de ce décor hautement populaire, qui est toujours produit aujourd'hui. À partir de 1814 et tout au long du XIXe siècle, il est considéré comme étant l'un des motifs les plus abordables sur les listes de prix des potiers. Le motif « Willow » est habituellement de couleur bleue, mais peut aussi plus rarement être de couleur brune, verte, rouge ou autre.

Le bol a été mis au jour en 2018 sur le site archéologique du poste de la Reine, situé dans le quartier Saint-Roch, à Québec. Les fouilles ont permis de découvrir une soixantaine de structures dont six fosses de latrines, ainsi qu'une collection de plus de 6 000 artéfacts. Ceux-ci témoignent des activités quotidiennes des résidents du secteur entre le XVIIIe et la fin du XIXe siècle, où les fonctions résidentielles et commerciales s'entremêlent. En 1894, l'acquisition des lots résidentiels par la Montmorency Electric Power Co marque le début d'une nouvelle ère industrielle de production d'électricité sur ce site. Le poste connait plusieurs propriétaires au cours du XXe siècle, dont la Quebec Railway, Light, Heat and Power Company. En 1963, lors de la deuxième nationalisation des compagnies d'électricité, Hydro-Québec acquiert le poste. Depuis sa mise en service et jusqu'à la Deuxième Guerre mondiale, ce poste, par lequel transite la charge alimentant les seize districts du réseau, demeure le plus important du réseau de Québec. Le poste de la Reine cesse ses activités en 2016; il s'agissait du plus vieux poste de transformation hydroélectrique au pays. L'intervention archéologique est réalisée au cours du démantèlement du poste.

Le bol provient d'une opération située au sud-ouest du site archéologique. Cette opération est caractérisée par la mise au jour d'au moins trois fosses de latrines et de vestiges en pierre. Cet artéfact provient d'une fosse de latrines construite en bois se trouvant en dessous d'une dalle de béton, qui aurait pu être mise en place dans le but de sceller la fosse après son abandon. Selon la culture matérielle, cette fosse aurait été utilisée au cours du XIXe siècle.

RÉFÉRENCES

Castonguay Dandenault & Associés Inc. Démantèlement et réhabilitation du poste de la Reine. Rue Prince-Édouard à Québec. Surveillance et fouilles archéologiques. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Hydro-Québec, 2019. s.p.
GODDEN, Geoffrey A. Encyclopaedia of British Pottery and Porcelain Marks. London, Herbert Jenkins, 1964. 765 p.
MÉTREAU, Laetitia, dir. Identifier la céramique au Québec. Cahiers d'archéologie du CÉLAT, 41. Québec, CÉLAT, 2016. s.p.