Laboratoire d'archéologie du Québec
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Plat de service. DessusImage
Photo : Laura Jacobs 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Plat de service. DessousImage
Photo : Laura Jacobs 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Plat de service. ProfilImage
Photo : Laura Jacobs 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Plat de service. CôtéImage
Photo : Laura Jacobs 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Plat de service. Détail de la marqueImage
Photo : Laura Jacobs 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEt-579 > Opération 10 > Sous-opération F > Lot 100 > Numéro de catalogue 40

Contexte(s) archéologique(s)

Domestique

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le plat de service a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il constitue un exemple de pièce d'un service de table du XIXe siècle. Également, le plat fait partie d'un ensemble assorti avec une tasse orné du motif « LASSO » commercialisé par la poterie Goodwin de Liverpool.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le plat de service est fabriqué en terre cuite fine blanche entre 1852 et 1871 par la poterie Goodwin de Liverpool, en Angleterre. Le plat est moulé, cuit et glaçuré. Son décor imprimé brun intitulé « Lasso » est composé de chevaux au premier plan et d'un cowboy en arrière-plan. Le marli est orné de cartouches présentant deux chevaux, un blanc et un brun foncé. Le motif « Lasso » est produit en bleu, en brun et dans les tons de rose et rouge et existe en plusieurs variantes, mettant en vedette divers moments de la chasse aux chevaux. Le motif est également copié et réalisé par d'autres potiers. Le plat de service est un récipient utilisé pour le service des aliments à table.

John Goodwin (1798-1857) est un potier établi dans la Crown Pottery située à Longton, près de Stoke-on-Trent de 1841 à 1851. La poterie déménage ensuite sur la rive opposée de la rivière Mersey à Seacombe, Liverpool, en 1852, afin de garantir un accès aisé au port d'où les céramiques sont ultimement exportées vers les Amériques, la Russie, le Canada et l'Asie. Goodwin décède en 1857, mais ses fils Thomas Orton Goodwin, George Goodwin, Joseph Wooliscroft Goodwin et Henry Goodwin continuent de diriger l'entreprise. En plus de la poterie de Liverpool, ils possèdent également une entreprise à Québec qui importe de la terre cuite fine et d'autres marchandises. En 1870, un navire en direction des Amériques transportant une importante cargaison de marchandises de Goodwin chavire, et la totalité de la cargaison est perdue. Cet évènement semble être à l'origine de la faillite de la compagnie, qui est mise en liquidation en 1871.

Le plat de service a été mis au jour en 2018 sur le site archéologique du poste de la Reine, situé dans le quartier Saint-Roch, à Québec. Les fouilles ont permis de découvrir une soixantaine de structures dont six fosses de latrines, ainsi qu'une collection de plus de 6 000 artéfacts. Ceux-ci témoignent des activités quotidiennes des résidents du secteur entre le XVIIIe et la fin du XIXe siècle, où les fonctions résidentielles et commerciales s'entremêlent. En 1894, l'acquisition des lots résidentiels par la Montmorency Electric Power Co marque le début d'une nouvelle ère industrielle de production d'électricité sur ce site. Le poste connait plusieurs propriétaires au cours du XXe siècle, dont la Quebec Railway, Light, Heat and Power Company. En 1963, lors de la deuxième nationalisation des compagnies d'électricité, Hydro-Québec acquiert le poste. Depuis sa mise en service et jusqu'à la Deuxième Guerre mondiale, ce poste, par lequel transite la charge alimentant les seize districts du réseau, demeure le plus important du réseau de Québec. Le poste de la Reine cesse ses activités en 2016; il s'agissait du plus vieux poste de transformation hydroélectrique au pays. L'intervention archéologique est réalisée au cours du démantèlement du poste.

Le plat de service provient d'une opération située au sud-ouest du site archéologique. Cette opération est caractérisée par la mise au jour d'au moins trois fosses de latrines et de vestiges en pierre. Cet artéfact provient d'une fosse de latrines construite en bois se trouvant en dessous d'une dalle de béton, qui aurait pu être mise en place dans le but de sceller la fosse après son abandon. Selon la culture matérielle, cette fosse aurait été utilisée au cours du XIXe siècle.

RÉFÉRENCES

Castonguay Dandenault & Associés Inc. Démantèlement et réhabilitation du poste de la Reine. Rue Prince-Édouard à Québec. Surveillance et fouilles archéologiques. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Hydro-Québec, 2019. s.p.
COLLARD, Elizabeth. Nineteenth-Century Pottery and Porcelain in Canada. Kingston / Montréal, McGill-Queen's University Press, 1984. 477 p.
COYSH, A. W. et R. K. HENRYWOOD. The Dictionary of Blue and White Printed Pottery, 1780-1880. Vol. 1. Woodbridge, Antique Collectors' Club, 1982. 421 p.
MÉTREAU, Laetitia, dir. Identifier la céramique au Québec. Cahiers d'archéologie du CÉLAT, 41. Québec, CÉLAT, 2016. s.p.