Laboratoire d'archéologie du Québec
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Peigne à poux. DessusImage
Photo : Léa Duflos 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Peigne à poux. DessousImage
Photo : Léa Duflos 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEt-579 > Opération 10 > Sous-opération B > Lot 101 > Numéro de catalogue 37

Contexte(s) archéologique(s)

Domestique

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le peigne à poux a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il témoigne des pratiques d'hygiènes de la seconde moitié du XIXe siècle. Il a également été sélectionné parce qu'il s'agit d'un artéfact en plastique qui est encore produit aujourd'hui.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le peigne à poux est moulé en plastique entre 1862 et le début du XXe siècle en Europe ou en Amérique du Nord. En forme de « H », le peigne possède deux rangées de petites dents fines, avec un total de 77 dents.

Le peigne à poux est un petit accessoire de toilette utilisé pour l'hygiène corporelle. Il comporte deux rangées de dents fines servant à retirer les huiles, les pellicules et la vermine (poux et lentes). Les peignes sont utilisés depuis des milliers d'années. Leur forme et les matériaux employés pour les fabriquer sont demeurés sensiblement les mêmes, à savoir le bois, l'ivoire, l'os et le métal. Le premier peigne fabriqué en plastique serait fait à partir de parkésine, un thermoplastique breveté par Alexander Parkes (1813-1890) en 1862. La parkésine est produite à partir de cellulose traitée par de l'acide nitrique ou nitrocellulose et d'un solvant comme de l'huile animale, ou du naphte d'origine végétale extraite de bois ou d'origine minérale. La forme des peignes à poux produits en plastique au cours de la seconde moitié du XIXe siècle demeure la même et est identique à ceux commercialisés encore aujourd'hui. Ces derniers sont cependant produits à partir de matières plastiques contemporaines.

Le peigne à poux a été mis au jour en 2018 sur le site archéologique du poste de la Reine situé dans le quartier Saint-Roch, à Québec. Les fouilles ont permis de découvrir une soixantaine de structures dont six fosses de latrines, ainsi qu'une collection de plus de 6 000 artéfacts. Ceux-ci témoignent des activités quotidiennes des résidents du secteur entre le XVIIIe et la fin du XIXe siècle, où les fonctions résidentielles et commerciales s'entremêlent. En 1894, l'acquisition des lots résidentiels par la Montmorency Electric Power Co marque le début d'une nouvelle ère industrielle de production d'électricité sur ce site. Le poste connait plusieurs propriétaires au cours du XXe siècle, dont la Quebec Railway, Light, Heat and Power Company. En 1963, lors de la deuxième nationalisation des compagnies d'électricité, Hydro-Québec acquiert le poste. Depuis sa mise en service jusqu'à la Deuxième Guerre mondiale, ce poste, par lequel transite la charge alimentant les seize districts du réseau, demeure le plus important du réseau de Québec. Le poste de la Reine cesse ses activités en 2016; il s'agissait du plus vieux poste de transformation hydroélectrique au pays. L'intervention archéologique est réalisée au cours du démantèlement du poste.

Le peigne provient d'une opération située au sud-ouest du site archéologique. Cette opération est caractérisée par la mise au jour d'au moins trois fosses de latrines et de vestiges en pierre. Cet artéfact provient d'une fosse de latrines orientée nord-sud et construite en bois, avec la partie supérieure arrachée. Selon la culture matérielle, cette fosse a été utilisée principalement au cours du XIXe siècle.

RÉFÉRENCES

Castonguay Dandenault & Associés Inc. Démantèlement et réhabilitation du poste de la Reine. Rue Prince-Édouard à Québec. Surveillance et fouilles archéologiques. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Hydro-Québec, 2019. s.p.