Laboratoire d'archéologie du Québec
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Tasse. Vue générale - Côté AImage
Photo : Laura Jacobs 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Tasse. Côté BImage
Photo : Laura Jacobs 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Tasse. Côté CImage
Photo : Laura Jacobs 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Tasse. Côté DImage
Photo : Laura Jacobs 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Tasse. DessusImage
Photo : Laura Jacobs 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Tasse. DessousImage
Photo : Laura Jacobs 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEt-579 > Opération 10 > Sous-opération B > Lot 101 > Numéro de catalogue 31

Contexte(s) archéologique(s)

Domestique

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La tasse a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence, car elle est ornée d'un épi de blé, un décor retrouvé fréquemment sur les sites archéologiques québécois de la seconde moitié du XIXe siècle. Également, son grand format témoigne de la diversité des types de tasses produites durant cette période.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La tasse est fabriquée en terre cuite fine vitrifiée de type « White Granite » entre 1863 et la fin du XIXe siècle à Glasgow, en Écosse. La tasse présente un léger piédouche et une ouverture évasée. Son corps est orné d'un décor moulé composé de grandes cannelures et d'un motif de blé situé près du rebord. Les inscriptions imprimées en noir sous la base de la tasse identifient le fabricant, Robert Cochran, ainsi que le lieu de sa fabrication.

La tasse est un récipient servant à la consommation de boissons chaudes, comme le thé ou le café. Étant donné ses grandes dimensions, cette tasse pourrait servir à boire le café, mais aussi à la consommation d'une large gamme de boissons. Les tasses fabriquées en White Granite sont disponibles en plusieurs formats, avec ou sans anse. Il y a des tasses à punch, à cidre, à café, à thé, des tasses pour enfants, des vide-tasses d'un ensemble à thé et également des tasses à raser (« shaving mugs »). L'état incomplet de la tasse ne permet pas de déterminer si elle possède initialement une anse latérale.

Robert Cochran est potier de 1846 à 1918 à Glasgow, en Écosse. Il aurait commencé à utiliser le motif de blé peu après 1863. Le premier motif d'épi en relief enregistré auprès du Bureau des brevets d'invention de Grande-Bretagne est un dessin destiné à orner un pichet conçu par le potier anglais Minton en 1848. Entre 1848 et 1883, 20 motifs en relief évoquant l'épi de blé sont subséquemment brevetés, dont le plus important est le motif « Cérès », déposé par le potier de Tunstall Elsmore and Forster en 1859. Ce dessin est devenu la version classique du motif de blé utilisée par au moins 23 fabriques de céramique, sans interruption de 1859 à nos jours. Le motif de blé et ses variantes sont principalement produits en Angleterre, dans le Staffordshire et en Écosse, mais également au Canada par la St. Johns Stone Chinaware Company. Plusieurs variantes sont également utilisées, telles que « blé et houblon », « coquelicot et blé », « jacinthe, blé et trèfle », « maïs et avoine » et « blé et rose ». Toute la production, qui est fabriquée en terre cuite fine vitrifiée de type « White Granite » en Angleterre, est alors destinée spécifiquement au marché de l'Amérique du Nord.

La tasse a été mise au jour en 2018 sur le site archéologique du poste de la Reine, situé dans le quartier Saint-Roch, à Québec. Les fouilles ont permis de découvrir une soixantaine de structures dont six fosses de latrines, ainsi qu'une collection de plus de 6 000 artéfacts. Ceux-ci témoignent des activités quotidiennes des résidents du secteur entre le XVIIIe et la fin du XIXe siècle, où les fonctions résidentielles et commerciales s'entremêlent. En 1894, l'acquisition des lots résidentiels par la Montmorency Electric Power Co marque le début d'une nouvelle ère industrielle de production d'électricité sur ce site. Le poste connait plusieurs propriétaires au cours du XXe siècle, dont la Quebec Railway, Light, Heat and Power Company. En 1963, lors de la deuxième nationalisation des compagnies d'électricité, Hydro-Québec acquiert le poste. Depuis sa mise en service jusqu'à la Deuxième Guerre mondiale, ce poste, par lequel transite la charge alimentant les seize districts du réseau, demeure le plus important du réseau de Québec. Le poste de la Reine cesse ses activités en 2016; il s'agissait du plus vieux poste de transformation hydroélectrique au pays. L'intervention archéologique est réalisée au cours du démantèlement du poste.

La tasse provient d'une opération située au sud-ouest du site archéologique. Cette opération est caractérisée par la mise au jour d'au moins trois fosses de latrines et de vestiges en pierre. Cet artéfact provient d'une fosse de latrines orientée nord-sud et construite en bois, avec la partie supérieure arrachée. Selon la culture matérielle, cette fosse a été utilisée principalement au cours du XIXe siècle.

RÉFÉRENCES

Castonguay Dandenault & Associés Inc. Démantèlement et réhabilitation du poste de la Reine. Rue Prince-Édouard à Québec. Surveillance et fouilles archéologiques. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Hydro-Québec, 2019. s.p.
GODDEN, Geoffrey A. Encyclopaedia of British Pottery and Porcelain Marks. London, Herbert Jenkins, 1964. 765 p.
MÉTREAU, Laetitia, dir. Identifier la céramique au Québec. Cahiers d'archéologie du CÉLAT, 41. Québec, CÉLAT, 2016. s.p.
SUSSMAN, Lynne. Le motif du blé : une étude illustrée. Ottawa, Parcs Canada, 1985. 91 p.
WETHERBEE, Jean. White Ironstone: A Collector's Guide. Iowa, Antique Trader Books, 1996. 228 p.