Laboratoire d'archéologie du Québec
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Plat de service. Vue générale - Côté AImage
Photo : Laura Jacobs 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Plat de service. Côté BImage
Photo : Laura Jacobs 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Plat de service. Côté CImage
Photo : Laura Jacobs 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Plat de service. Côté DImage
Photo : Laura Jacobs 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Plat de service. DessusImage
Photo : Laura Jacobs 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Plat de service. DessousImage
Photo : Laura Jacobs 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Plat de service. Détail de la marqueImage
Photo : Laura Jacobs 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEt-579 > Opération 7 > Sous-opération D > Lot 1 > Numéro de catalogue 20

Contexte(s) archéologique(s)

Domestique

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le plat de service a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il présente la marque d'un fabricant, Sharpe, Brothers and Co. , qui est peu fréquemment retrouvée sur les sites archéologiques québécois.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le plat de service de forme oblongue est fabriqué en terre cuite fine jaune par le potier Sharpe, Brothers and Co, situé dans le sud du Derbyshire, en Angleterre. Le plat ne présente aucun décor, seulement la marque « SHARPE'S/WARRANTED FIREPROOF/DERBYSHIRE ». D'après la forme de l'artéfact, il serait produit à partir des années 1840.

Le plat de service est un récipient utilisé pour le service des aliments à table. Selon son format, ce plat pourrait être destiné au service des légumes, malgré l'absence du couvercle qui accompagne généralement les légumiers. Il est possible que ce plat ait également été utilisé à quelques reprises comme plat de cuisson ou « baker dish », d'après les marques de chauffe visibles sur les contours de la base.

Thomas Sharpe (avant 1821-1838), issu du milieu agricole, fonde une poterie en 1821. La production est initialement axée sur des produits domestiques tels que des théières et des plats à tarte, avant de se concentrer sur les articles sanitaires (toilettes, lavabos, urinoirs, etc. ) en réponse à la forte demande pour ce type de produits à l'époque. En ce qui a trait au matériau utilisé, la terre cuite fine jaune, aussi communément appelée « Yellow Ware », est d'abord produite en Grande-Bretagne à la fin du XVIIIe siècle à Glasgow, ou dans le Yorkshire. Son utilisation se répand ensuite aux États-Unis et est produite de manière limitée à partir de 1797. Au Québec, elle est utilisée à partir de 1860 à la poterie de Cap-Rouge, ainsi que dans certaines autres poteries. Les débuts de l'utilisation du terme « fireproof » sur un article en terre cuite fine jaune sont incertains. Toutefois, une telle mention d'articles en « yellow ware » ignifuges se trouve dans une publicité de 1843 dans le New York Evening Journal. Sharpe, Brothers and Co ne sont en effet pas les seuls à mettre de l'avant cette caractéristique; elle est notamment documentée pour le potier J. E. Jeffords and Co de Philadelphie, la Speeler Pottery Company de Trenton et Thomas Brunt du Derbyshire.

Le plat de service a été mis au jour en 2018 sur le site archéologique du poste de la Reine, situé dans le quartier Saint-Roch, à Québec. Les fouilles ont permis de découvrir une soixantaine de structures dont six fosses de latrines, ainsi qu'une collection de plus de 6 000 artéfacts. Ceux-ci témoignent des activités quotidiennes des résidents du secteur entre le XVIIIe et la fin du XIXe siècle, où les fonctions résidentielles et commerciales s'entremêlent. En 1894, l'acquisition des lots résidentiels par la Montmorency Electric Power Co marque le début d'une nouvelle ère industrielle de production d'électricité sur ce site. Le poste connait plusieurs propriétaires au cours du XXe siècle, dont la Quebec Railway, Light, Heat and Power Company. En 1963, lors de la deuxième nationalisation des compagnies d'électricité, Hydro-Québec acquiert le poste. Depuis sa mise en service jusqu'à la Deuxième Guerre mondiale, ce poste, par lequel transite la charge alimentant les seize districts du réseau, demeure le plus important du réseau de Québec. Le poste de la Reine cesse ses activités en 2016; il s'agissait du plus vieux poste de transformation hydroélectrique au pays. L'intervention archéologique est réalisée au cours du démantèlement du poste.

L'objet provient de l'opération 7, qui est située dans la partie centrale du site comprenant un total de six structures associées aux trois premières phases de construction des édifices du poste de la Reine. Il provient plus spécifiquement d'une fosse de latrines qui pourrait être associée à la maison Donaldson datant du milieu du XIXe siècle, un fabricant de fûts et de barils. La partie supérieure de cette fosse a été perturbée durant les nombreuses interventions effectuées sur le site au cours du siècle suivant, et les artéfacts qui y ont été retrouvés proviennent de la seconde moitié du XVIIIe jusqu'à la première moitié du XIXe siècle.

RÉFÉRENCES

Castonguay Dandenault & Associés Inc. Démantèlement et réhabilitation du poste de la Reine. Rue Prince-Édouard à Québec. Surveillance et fouilles archéologiques. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Hydro-Québec, 2019. s.p.
MÉTREAU, Laetitia, dir. Identifier la céramique au Québec. Cahiers d'archéologie du CÉLAT, 41. Québec, CÉLAT, 2016. s.p.