Laboratoire d'archéologie du Québec
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Tasse. Vue générale - Côté AImage
Photo : Léa Duflos 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Tasse. Côté BImage
Photo : Léa Duflos 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Tasse. Côté CImage
Photo : Léa Duflos 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Tasse. Côté DImage
Photo : Léa Duflos 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Tasse. DessusImage
Photo : Léa Duflos 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Tasse. DessousImage
Photo : Léa Duflos 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEt-579 > Opération 7 > Sous-opération D > Lot 1 > Numéro de catalogue 17

Contexte(s) archéologique(s)

Domestique

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La tasse a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car elle est représentative des tasses aux décors de moindre qualité se trouvant sur le marché québécois du XIXe siècle. De plus, elle présente un corps typique des tasses de forme « canova », produites dès les premières décennies du XIXe siècle.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La tasse est fabriquée en terre cuite fine blanche entre 1830 et 1850, probablement en Angleterre. Elle présente un corps de forme « canova », aussi appelé « double courbe », qui est produit dès les premières décennies du XIXe siècle. L'objet est orné d'un décor imprimé en bleu de piètre qualité, présentant des traces de bavures et un mauvais alignement du motif. La surface extérieure de la tasse comprend un décor qui alterne entre des tiges florales et des bandes verticales au-dessus d'une frise de treillis. Le même motif se retrouve sur les parois internes. À l'intérieur de la tasse, au centre, est présentée une femme en robe pratiquant le funambulisme avec un balancier. Bien qu'il ne soit pas possible actuellement d'attribuer ce motif à un fabricant précis, une inscription se trouvant sur la soucoupe associée à cette tasse désignerait le motif comme étant « RURAL MAID ». Des lettres, identifiant possiblement le fabricant, accompagnent le nom du motif, mais ces dernières ne sont pas lisibles. Ce motif est nommé « Tightrope Walker » par le Transferware Collector Club (motif no. 8339). La tasse est un récipient servant à la consommation individuelle de boissons chaudes comme le thé ou le café.

La tasse a été mise au jour en 2018 sur le site archéologique du poste de la Reine, situé dans le quartier Saint-Roch, à Québec. Les fouilles ont permis de découvrir une soixantaine de structures dont six fosses de latrines, ainsi qu'une collection de plus de 6 000 artéfacts. Ceux-ci témoignent des activités quotidiennes des résidents du secteur entre le XVIIIe et la fin du XIXe siècle, où les fonctions résidentielles et commerciales s'entremêlent. En 1894, l'acquisition des lots résidentiels par la Montmorency Electric Power Co marque le début d'une nouvelle ère industrielle de production d'électricité sur ce site. Le poste connait plusieurs propriétaires au cours du XXe siècle, dont la Quebec Railway, Light, Heat and Power Company. En 1963, lors de la deuxième nationalisation des compagnies d'électricité, Hydro-Québec acquiert le poste. Depuis sa mise en service jusqu'à la Deuxième Guerre mondiale, ce poste, par lequel transite la charge alimentant les seize districts du réseau, demeure le plus important du réseau de Québec. Le poste de la Reine cesse ses activités en 2016; il s'agissait du plus vieux poste de transformation hydroélectrique au pays. L'intervention archéologique est réalisée au cours du démantèlement du poste.

L'objet provient de l'opération 7, qui est située dans la partie centrale du site comprenant un total de six structures associées aux trois premières phases de construction des édifices du poste de la Reine. Il provient plus spécifiquement d'une fosse de latrines qui pourrait être associée à la maison Donaldson datant du milieu du XIXe siècle, un fabricant de fûts et de barils. La partie supérieure de cette fosse a été perturbée durant les nombreuses interventions effectuées sur le site au cours du siècle suivant, et les artéfacts qui y ont été retrouvés proviennent de la seconde moitié du XVIIIe jusqu'à la première moitié du XIXe siècle. La tasse a été retrouvée en association avec une soucoupe ornée du même décor.

RÉFÉRENCES

Castonguay Dandenault & Associés Inc. Démantèlement et réhabilitation du poste de la Reine. Rue Prince-Édouard à Québec. Surveillance et fouilles archéologiques. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Hydro-Québec, 2019. s.p.
MÉTREAU, Laetitia, dir. Identifier la céramique au Québec. Cahiers d'archéologie du CÉLAT, 41. Québec, CÉLAT, 2016. s.p.