Laboratoire d'archéologie du Québec
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Flasque. Vue généraleImage
Photo : Laura Jacobs 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Flasque. Côté AImage
Photo : Laura Jacobs 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Flasque. Côté BImage
Photo : Laura Jacobs 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Flasque. Côté CImage
Photo : Laura Jacobs 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Flasque. Côté DImage
Photo : Laura Jacobs 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Flasque. DessusImage
Photo : Laura Jacobs 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Flasque. DessousImage
Photo : Laura Jacobs 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEt-579 > Opération 5 > Sous-opération A > Lot 99 > Numéro de catalogue 5

Contexte(s) archéologique(s)

Domestique

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La flasque a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car il s'agit d'un exemplaire caractéristique des flasques de type « shoofly ».

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La flasque en verre teinté de couleur turquoise est fabriquée au moule à évents en deux parties entre 1877 et 1910, probablement au Canada. Le moule à évents serait utilisé à partir de 1877. Le nombre « 13 » est moulé en relief sous la base, correspondant possiblement au numéro de modèle de la flasque. Bien qu'il ne soit pas possible de le confirmer avec certitude, il est probable que cette flasque ait été fabriquée par la Dominion Glass Company, puisque la fabrication de ce type de contenant par cette compagnie est bien documentée. Si tel est le cas, la flasque pourrait avoir été fabriquée après 1895, car la Dominion Glass Company a recours au numéro 13 pour l'un des modèles de ses flasques de 1895 à 1920.

La flasque est un petit flacon plat utilisé pour la conservation des spiritueux tels que le brandy, le whisky, le cognac ou d'autres liqueurs alcoolisées. À l'origine, les flasques sont de forme ovale avec deux pans plats et sont appelées « bouteilles de voyage ». Le profil du corps, même s'il est généralement composé d'un corps rectangulaire modifié à pans plats et extrémités arrondies, varie grandement selon la période étudiée. Au cours du XIXe siècle, de nouveaux modèles aux noms précis sont produits : « shoofly », « picnic », « book », « warranted », etc. Les flasques ont généralement une capacité d'un demiard (environ 230 ml) et sont habituellement utilisées pour les boissons alcoolisées, bien que plus rarement certaines puissent contenir des bitters, des produits médicinaux et de l'huile de ricin.

La flasque a été mise au jour en 2018 sur le site archéologique du poste de la Reine, situé dans le quartier Saint-Roch, à Québec. Les fouilles ont permis de découvrir une soixantaine de structures dont six fosses de latrines, ainsi qu'une collection de plus de 6 000 artéfacts. Ceux-ci témoignent des activités quotidiennes des résidents du secteur entre le XVIIIe et la fin du XIXe siècle, où les fonctions résidentielles et commerciales s'entremêlent. En 1894, l'acquisition des lots résidentiels par la Montmorency Electric Power Co. marque le début d'une nouvelle ère industrielle de production d'électricité sur ce site. Le poste connait plusieurs propriétaires au cours du XXe siècle, dont la Quebec Railway, Light, Heat and Power Company. En 1963, lors de la deuxième nationalisation des compagnies d'électricité, Hydro-Québec acquiert le poste. Depuis sa mise en service jusqu'à la Deuxième Guerre mondiale, ce poste, par lequel transite la charge alimentant les seize districts du réseau, demeure le plus important du réseau de Québec. Le poste de la Reine cesse ses activités en 2016; il s'agissait du plus vieux poste de transformation hydroélectrique au pays. L'intervention archéologique est réalisée au cours du démantèlement du poste.

La flasque provient de l'opération 5, qui est située dans la partie nord-est du site archéologique. L'ensemble des vestiges retrouvés dans cette opération ont été mis en relation avec les occupations domestiques donnant sur la rue Monseigneur-Gauvreau. Lors de l'expansion de la Quebec Railways Light, Heat and Power Company, certains bâtiments acquis sont démolis pour faire place à un poste de contrôle, un édifice abritant les contrôles de la basse tension et finalement un bassin de refroidissement avant 1970. Le secteur d'où provient l'artéfact serait associé à une cave ou un vide sanitaire d'une habitation double, possiblement construite après l'incendie du quartier Saint-Roch de 1845, et démolie avant 1910.

RÉFÉRENCES

Castonguay Dandenault & Associés Inc. Démantèlement et réhabilitation du poste de la Reine. Rue Prince-Édouard à Québec. Surveillance et fouilles archéologiques. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Hydro-Québec, 2019. s.p.
JONES, Olive R. et Catherine SULLIVAN. Glossaire du verre de Parcs Canada décrivant les contenants, la verrerie de table, les dispositifs de fermeture et le verre plat. Ottawa, Direction des lieux et des parcs historiques nationaux, Parcs Canada, Environnement Canada, 1985. 185 p.