Laboratoire d'archéologie du Québec
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Brûleur de lampe à l'huile. Vue générale - Côté AImage
Photo : Léa Duflos 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Brûleur de lampe à l'huile. Côté BImage
Photo : Léa Duflos 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Brûleur de lampe à l'huile. Côté CImage
Photo : Léa Duflos 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Brûleur de lampe à l'huile. Côté DImage
Photo : Léa Duflos 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Brûleur de lampe à l'huile. DessusImage
Photo : Léa Duflos 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Brûleur de lampe à l'huile. DessousImage
Photo : Léa Duflos 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEt-579 > Opération 5 > Sous-opération A > Lot 1 > Numéro de catalogue 2

Contexte(s) archéologique(s)

Domestique

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le brûleur de lampe à l'huile a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il témoigne des grandes avancées effectuées en matière d'éclairage domestique caractérisant la seconde moitié du XIXe siècle.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le brûleur de lampe à l'huile en laiton est fabriqué entre 1883 et 1910, probablement en Amérique du Nord. Il comporte un tube à mèche verticale fragmenté, une plaque de ventilation, des broches (ou griffes) de siège sans rivets ni soudure et une molette. Ils sont fabriqués à partir de petites pièces moulées et de fragments de tôle façonnés par étampage. L'assemblage est effectué mécaniquement, par la soudure ou l'utilisation de rivets. L'inscription « 83 » visible sur la molette de ce brûleur suggère qu'il est produit après 1883, date correspondant au dépôt d'un brevet pour la production de brûleurs avec broches de siège sans rivets ni soudure.

Le brûleur à mèche verticale est une partie indispensable de la lampe à l'huile. Il comporte une mèche de coton ou en amiante tissée qui monte ou descend dans le tube du brûleur à l'aide de petites roues dentées qui s'accrochent aux fibres de la mèche. Ces roues sont contrôlées par une molette placée à l'extrémité d'une tige qui relie l'intérieur du brûleur à l'extérieur, permettant à l'utilisateur de contrôler la mèche aisément. Celle-ci est imprégnée du liquide combustible, soit du kérosène pour ce type de brûleur. Le brûleur est situé au-dessus du réservoir à combustible fermé et en dessous de la cheminée.

Avant 1846, les combustibles liquides utilisés sont l'huile de baleine, certaines huiles végétales et de l'huile de lard raffinée. La découverte du kérosène en 1846, produit commercialement dès 1855, sonne le glas de ces autres combustibles liquides. Son utilisation pour l'éclairage est très répandue au début des années 1860, étant donné son efficacité et son coût économique. Les anciennes lampes à huiles végétales ou animales sont alors souvent converties pour fonctionner au kérosène en changeant simplement le brûleur. Les brûleurs au kérosène sont initialement importés d'Europe, mais dès 1858, une demande de brevet américain est déposée, suivie de centaines d'autres proposant de nouveaux modèles améliorés de brûleurs.

Le brûleur de lampe à l'huile a été mis au jour en 2018 sur le site archéologique du poste de la Reine, situé dans le quartier Saint-Roch, à Québec. Les fouilles ont permis de découvrir une soixantaine de structures dont six fosses de latrines, ainsi qu'une collection de plus de 6 000 artéfacts. Ceux-ci témoignent des activités quotidiennes des résidents du secteur entre le XVIIIe et la fin du XIXe siècle, où les fonctions résidentielles et commerciales s'entremêlent. En 1894, l'acquisition des lots résidentiels par la Montmorency Electric Power Co. marque le début d'une nouvelle ère industrielle de production d'électricité sur ce site. Le poste connait plusieurs propriétaires au cours du XXe siècle, dont la Quebec Railway, Light, Heat and Power Company. En 1963, lors de la deuxième nationalisation des compagnies d'électricité, Hydro-Québec acquiert le poste. Depuis sa mise en service jusqu'à la Deuxième Guerre mondiale, ce poste, par lequel transite la charge alimentant les seize districts du réseau, demeure le plus important du réseau de Québec. Le poste de la Reine cesse ses activités en 2016; il s'agissait du plus vieux poste de transformation hydroélectrique au pays. L'intervention archéologique est réalisée au cours du démantèlement du poste.

Le brûleur provient de l'opération 5, qui est située dans la partie nord-est du site archéologique. L'ensemble des vestiges retrouvés dans cette opération ont été mis en relation avec les occupations domestiques donnant sur la rue Monseigneur-Gauvreau. Lors de l'expansion de la Quebec Railways Light, Heat and Power Company, certains bâtiments acquis sont démolis pour faire place à un poste de contrôle, un édifice abritant les contrôles de la basse tension et finalement un bassin de refroidissement avant 1970. Le secteur d'où provient l'artéfact serait associé à une cave ou un vide sanitaire d'une habitation double, possiblement construite après l'incendie du quartier Saint-Roch de 1845, et démolie avant 1910.

RÉFÉRENCES

Castonguay Dandenault & Associés Inc. Démantèlement et réhabilitation du poste de la Reine. Rue Prince-Édouard à Québec. Surveillance et fouilles archéologiques. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Hydro-Québec, 2019. s.p.
GUSSET, G., C. SULLIVAN et E. I. WOODHEAD. Appareils d'éclairage. Études en archéologie, architecture et histoire. Ottawa, Parcs Canada, 1984. 103 p.