Laboratoire d'archéologie du Québec
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Pot à onguent. Vue générale - Côté AImage
Photo : Laura Jacobs 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Pot à onguent. Côté BImage
Photo : Laura Jacobs 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Pot à onguent. Côté CImage
Photo : Laura Jacobs 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Pot à onguent. Côté DImage
Photo : Laura Jacobs 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Pot à onguent. DessusImage
Photo : Laura Jacobs 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Pot à onguent. DessousImage
Photo : Laura Jacobs 2025, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEt-579 > Opération 5 > Sous-opération A > Lot 1 > Numéro de catalogue 1

Contexte(s) archéologique(s)

Domestique

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le pot à onguent a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il est représentatif des produits pharmaceutiques disponibles sur le marché au Québec à la fin du XIXe siècle.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le pot à onguent en verre blanc opaque est moulé entre 1894 et 1910 en Ontario. Bien que l'étiquette originellement apposée sur le corps du contenant soit aujourd'hui manquante, les inscriptions moulées en relief sur le corps du pot permettent d'en identifier le contenu, ainsi que le fabricant du produit. Il contient du Mentholatum à l'origine, un baume conçu et mis en vente par The Mentholatum Company, établie à Bridgeburg à Fort Erie, au Canada.

En 1889, Albert Alexander Hyde (1848-1935) s'associe à The Yucca Company pour produire un onguent mentholé, le Mentholatum Ointment, qui est commercialisé à partir de 1894. Hyde s'inspire du sirop contre la toux à base de camphre et de menthe, nommé « Vest Pocket Cough Specific », commercialisé par son associé. Il s'agit du début de l'entreprise The Mentholatum Company, spécialisée en produits pharmaceutiques mentholés et qui est encore en activité aujourd'hui.

Le pot à onguent est un récipient à usage pharmaceutique utilisé pour conserver des lotions à base de corps gras destinées aux soins corporels. Le Mentholatum, selon les informations inscrites sur l'étiquette présente sur d'autres pots contenant ce produit, sert à soulager ou apaiser les maux de tête, maux de gorge, brûlures, rhumatismes musculaires, blessures, coups de soleil, rhume des foins et piqûres d'insectes. Y est également mentionnée une utilisation possible par les barbiers, puisque le produit a des propriétés antiseptiques et curatives. Il est aussi recommandé d'appliquer du Mentholatum dans le nombril en cas de rhume. Il est décrit dans une publicité de 1920 comme étant « La Petite Nurse pour les Petits Bobos ». L'onguent Mentholatum est également disponible chez l'épicier J. E. Livernois de Québec, sur la rue Saint-Jean, à 44 cents pour le grand format selon une publicité de 1915 émise dans The Quebec Chronicle.

Le pot à onguent a été mis au jour en 2018 sur le site archéologique du poste de la Reine, situé dans le quartier Saint-Roch, à Québec. Les fouilles ont permis de découvrir une soixantaine de structures dont six fosses de latrines, ainsi qu'une collection de plus de 6 000 artéfacts. Ceux-ci témoignent des activités quotidiennes des résidents du secteur entre le XVIIIe et la fin du XIXe siècle, où les fonctions résidentielles et commerciales s'entremêlent. En 1894, l'acquisition des lots résidentiels par la Montmorency Electric Power Co. marque le début d'une nouvelle ère industrielle de production d'électricité sur ce site. Le poste connait plusieurs propriétaires au cours du XXe siècle, dont la Quebec Railway, Light, Heat and Power Company. En 1963, lors de la deuxième nationalisation des compagnies d'électricité, Hydro-Québec acquiert le poste. Depuis sa mise en service jusqu'à la Deuxième Guerre mondiale, ce poste, par lequel transite la charge alimentant les seize districts du réseau, demeure le plus important du réseau de Québec. Le poste de la Reine cesse ses activités en 2016; il s'agissait du plus vieux poste de transformation hydroélectrique au pays. L'intervention archéologique est réalisée au cours du démantèlement du poste.

Le pot à onguent provient de l'opération 5, qui est située dans la partie nord-est du site archéologique. L'ensemble des vestiges retrouvés dans cette opération ont été mis en relation avec les occupations domestiques donnant sur la rue Monseigneur-Gauvreau. Lors de l'expansion de la Quebec Railways Light, Heat and Power Company, certains bâtiments acquis sont démolis pour faire place à un poste de contrôle, un édifice abritant les contrôles de la basse tension et finalement un bassin de refroidissement avant 1970. Le secteur d'où provient l'artéfact serait associé à une cave ou un vide sanitaire d'une habitation double, possiblement construite après l'incendie du quartier Saint-Roch de 1845, et démolie avant 1910.

RÉFÉRENCES

Castonguay Dandenault & Associés Inc. Démantèlement et réhabilitation du poste de la Reine. Rue Prince-Édouard à Québec. Surveillance et fouilles archéologiques. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Hydro-Québec, 2019. s.p.