Laboratoire d'archéologie du Québec
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Porte-savon. Vue généraleImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

Collections archéologiques de la Ville de Québec
Porte-savon. Réceptacle et égouttoir. DessusImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

Collections archéologiques de la Ville de Québec
Porte-savon. Réceptacle et égouttoir. DessousImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

Collections archéologiques de la Ville de Québec
Porte-savon. Réceptacle et égouttoir. Côté AImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

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Porte-savon. Réceptacle et égouttoir. Côté BImage
Photo : Mathieu Landry 2023, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

Collections archéologiques de la Ville de Québec

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEt-950 > Opération 3 > Sous-opération A > Lot 26 > Numéro de catalogue 7

Contexte(s) archéologique(s)

Latrines

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le porte-savon a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il représente un type de porte-savon présent sur le marché durant la seconde moitié du XIXe siècle. Également, il témoigne de la présence de céramique de qualité modeste dans la collection de la famille Pitl du site Anderson.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le porte-savon en terre cuite fine blanche serait fabriqué en Angleterre au cours du XIXe siècle. Comprenant un réceptacle et un égouttoir, cet objet est orné d'un décor imprimé vert composé de frises de clés grecques d'inspiration classique et de festons. Les frises imprimées ne sont pas bien alignées à certains endroits sur le porte-savon, indiquant qu'il s'agit d'un objet de qualité modeste.

Le porte-savon en deux parties sert au dépôt du savon après son utilisation. Les deux parties s'emboîtent. L'égouttoir, sur lequel le savon est déposé, vient s'appuyer dans le réceptacle, ou base, qui permet de recueillir l'eau durant le séchage du savon après son utilisation. L'égouttoir est percé d'un trou central plus large ainsi que de 12 trous épars plus petits. Le porte-savon est un objet domestique dont l'invention est bien antérieure au XIXe siècle. Toutefois, sa popularité s'accroît au cours du XIXe siècle alors que les épidémies et les découvertes scientifiques modifient la relation des individus avec les maladies, leur corps et leur hygiène. Cet essor des pratiques d'hygiène corporelle se traduit entre autres par une augmentation des produits et objets destinés à ces soins, tels que les brosses à dents, le dentifrice, les produits capillaires et les brosses.

Le porte-savon a été mis au jour en 2018 sur le site archéologique Anderson, dans le quartier Limoilou de la ville de Québec. Le site doit son nom à un grand propriétaire terrien du nom d'Anthony Anderson, qui y fait construire Hedley Lodge au début du XIXe siècle. Après le départ de son fils Horatio Smith Anderson (1813-1867) à la fin des années 1860, le site est occupé par Charles Théodore Pitl (vers 1834-1897) et sa famille. D'origine allemande, Pitl s'installe à Québec au début des années 1860 et loue à la famille Anderson leur imposante demeure de Limoilou, Hedley Lodge, à partir de 1870. Nommé consul d'Allemagne pour la Ville de Québec en 1868, il garde ce titre diplomatique jusqu'à son décès en 1897. En parallèle de ses activités diplomatiques, Charles T. Pitl est marchand à Québec et importe une grande variété de produits, allant des boissons alcoolisées aux jouets d'enfants en passant par des cigares et du verre à vitre. Il réside à Hedley Lodge avec sa femme Marie-Elizabeth Mathilda Lemelin et leurs quatre enfants. À son décès en 1897, ses deux enfants survivants, Charles-Georges et Mathilda, quittent Hedley Lodge. La propriété connait plusieurs propriétaires et locataires au cours du XXe siècle, jusqu'à sa démolition vers 1970. Le site est alors converti en stationnement et devient le lieu du chantier-école en archéologie de l'Université Laval de 2017 à 2019.

Le porte-savon a été découvert dans une fosse de latrines construite en 1850 par Horatio Smith Anderson, fils d'Anthony Anderson, et plus précisément dans une couche supérieure associée à l'occupation de Hedley Lodge par la famille Pitl datée d'entre 1870 et 1897. La fosse des latrines est fermée à la fin du XIXe siècle, alors que la demeure continue d'être occupée jusqu'à sa démolition à la fin des années 1960.

RÉFÉRENCES

ARCHAMBAULT, Rachel, Serena HENDRICKX et Anne LABERGE. Le site Anderson (CeEt-950). Rapport d'intervention 2018 des opérations 3 et 4. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Université Laval / Ville de Québec, 2019. 224 p.
BLANCHARD, Marine, Olivier GRATTON et Camille THÉRIAULT. Le site Anderson (CeEt-950). Rapport d'intervention des sous-opérations 5A, 5B et 6A, 2019. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Université Laval / Ville de Québec, 2021. s.p.
MÉTREAU, Laetitia, dir. Identifier la céramique au Québec. Cahiers d'archéologie du CÉLAT, 41. Québec, CÉLAT, 2016. s.p.