Laboratoire d'archéologie du Québec
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Objet tubulaire. Côté AImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Objet tubulaire. Côté BImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Objet tubulaire. Extrémité AImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Objet tubulaire. Extrémité BImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Objet tubulaire. Détail des incisions 1Image
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Objet tubulaire. Détail des incisions 2Image
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

DcEs-2 > Opération 1984 > Numéro de catalogue 1

Contexte(s) archéologique(s)

Campement

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

L'objet tubulaire en os a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il s'agit d'un rare exemple d'objet tubulaire rectangulaire dont le décor pourrait s'apparenter aux motifs algonquiens de la période historique.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

L'objet tubulaire en os est fabriqué quelque part entre le Sylvicole supérieur (1 000 à 450 ans avant aujourd'hui) et la période de Contact (Régime français, 1534-1760) à Chicoutimi. Il est taillé dans un fragment de diaphyse de bonne dimension, ici un métapode de cervidé, duquel sont retirées les surfaces articulaires possiblement par rainurage, par sciage ou par percussion directe. Les faces de l'os seraient ensuite aplanies par raclage et abrasion. L'os serait finalement poli, puis incisé d'un motif sur trois de ses faces. Celui-ci est constitué de triangles symétriques dont les contours sont formés par deux lignes parallèles.

Sur la base d'analogies ethnographiques, il existe un certain nombre d'utilisations possibles pour cet objet prenant la forme d'un tube cylindrique. La fonction la plus couramment évoquée par les archéologues est celle de tube de chaman « sucking tube », supposément utilisé dans les pratiques chamaniques de guérison. Selon certains ouvrages ethnographiques, les chamans avaient recours à de tels objets pour extraire ou aspirer la maladie hors du corps des souffrants. Parmi les autres usages possibles figure celle d'étui renfermant le nécessaire pour les travaux de couture. Il est également possible que cet objet ait été utilisé comme accessoire à cheveux « hair spreaders », comme ornement ou encore comme élément d'objet composite indéterminé. Malgré ces diverses possibilités, il demeure à ce jour difficile d'attribuer une fonction définitive à cet artéfact tubulaire. Son caractère incomplet contribue également à conserver le doute. À un moment indéterminé, l'objet tubulaire a été fissuré et cassé aux deux extrémités en dents de scie.

L'objet tubulaire en os est mis au jour entre les années 1969 et 1972 sur le site de Chicoutimi. L'occupation préhistorique du site consiste en un campement de base estivale et un lieu de commerce où peuvent se rassembler diverses nations autochtones. Les données archéologiques permettent de proposer une occupation du site par des groupes associés à la tradition Archaïque du bouclier (6 500 à 2 000 ans avant aujourd'hui), ainsi qu'une occupation contemporaine du site par les groupes algonquiens et iroquoiens du Saint-Laurent au cours du Sylvicole supérieur (1 000 à 450 ans avant aujourd'hui). Sans pouvoir rattacher une affiliation culturelle précise aux objets en os récupérés sur le site de Chicoutimi, cette pièce tubulaire partage peu d'affinité avec l'industrie osseuse des Iroquoiens du Saint-Laurent. Selon le contexte archéologique, cet artéfact, possiblement de facture algonquienne, pourrait avoir été fabriqué quelque part entre le Sylvicole supérieur et la période de Contact. En effet, l'objet pourrait être associé à une maison française établie en 1671 sur le site.

RÉFÉRENCES

CHAPDELAINE, Claude. Le site de Chicoutimi. Un campement préhistorique au pays des Kakouchaks. Québec, ministère des Affaires culturelles, 1985. 336 p.