Laboratoire d'archéologie du Québec
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Bouteille d’eau minérale. Vue généraleImage
Photo : Mathieu Landry 2021, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bouteille d’eau minérale. Côté AImage
Photo : Mathieu Landry 2021, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bouteille d’eau minérale. Côté BImage
Photo : Mathieu Landry 2021, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bouteille d’eau minérale. DessusImage
Photo : Mathieu Landry 2021, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bouteille d’eau minérale. DessousImage
Photo : Mathieu Landry 2021, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bouteille d’eau minérale. Détail du goulotImage
Photo : Mathieu Landry 2021, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CfEs-4 > Opération 1BR > Numéro de catalogue 2D1

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La bouteille d'eau minérale Pluto Water a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car elle témoigne de la diversité des bouteilles pharmaceutiques offertes sur le marché au tournant du XXe siècle. Cette bouteille illustre également, par sa fabrication au moule en deux parties, les avancées technologiques effectuées en matière de fabrication de contenants en verre au XXe siècle.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La bouteille d'eau minérale Pluto Water en verre teinté régulier de couleur verte est soufflée au moule en deux parties entre 1913 et 1971 à French Lick, dans l'Indiana aux États-Unis.

Cette bouteille est un contenant à usage pharmaceutique. D'après les inscriptions moulées sur la bouteille, elle contient à l'origine une eau minérale nommée « Pluto Water ». Cette eau est reconnue pour ses puissantes vertus laxatives. Les effets peuvent se faire sentir entre 30 minutes et deux heures après son ingestion. Les publicités la recommandent également comme traitement pour les indigestions, les problèmes de reins, de foie et d'estomac, en plus des rhumatismes et des désordres nerveux.

L'eau embouteillée « Pluto Water » provient d'une source naturelle et minérale située à French Lick dans l'Indiana aux États-Unis. Cette source est déjà connue des colons européens installés depuis le milieu du XVIIIe siècle, mais ce n'est qu'en 1913 qu'une compagnie vient s'installer à l'endroit pour exploiter la source. Le slogan de la compagnie est « When nature won't, PLUTO will! ». Ce sont les sels minéraux dissous dans l'eau qui agissent comme laxatif naturel.

La bouteille de Pluto Water est mise au jour en 1972 sur le site archéologique du moulin du Petit-Pré, situé à Château-Richer. En 1668, Mgr François de Laval (1623-1708) acquiert la terre afin d'y implanter un moulin à farine, qu'il cède au Séminaire de Québec. Fait de pierre, le moulin est construit de 1695 à 1696. Il est doté de deux étages et deux moulanges à farine. Le moulin se transforme rapidement en un complexe industriel de grande envergure, comprenant un bâtiment secondaire en colombage, des hangars, un grand magasin à blé, des greniers, des écuries, et une grange. Bien qu'un incendie l'endommage en 1705, les opérations reprennent de plus belle. La rivière Lottinville ne suffisant plus à l'alimenter, des travaux de canalisation sont entrepris dès 1732 pour y faire déverser une partie de la rivière Laval, et une rallonge est ajoutée entre 1742 et 1744. Détruit pendant la Conquête, le moulin du Petit-Pré est reconstruit avec les matériaux récupérés de celui du Sault-à-la-Puce. Le Séminaire se désintéresse ensuite du moulin à partir de 1856, et le vend en 1871 à Georges Benson Hall. Un troisième incendie abime le moulin vers 1877. Richard Tremblay rachète alors la propriété, reconstruisant le moulin sur les mêmes fondations. Changeant de mains régulièrement par la suite, le moulin du Petit-Pré est acquis en 1965 par le ministère des Affaires culturelles. Des fouilles archéologiques sont effectuées en 1973, puis les murs extérieurs sont restaurés. En 1984, le Centre d'interprétation de la Côte-de-Beaupré s'y installe, puis le moulin est acheté par le groupe Gestion Promiel en 1995. Ce dernier souhaitait redonner sa fonction d'origine au bâtiment. Ayant remporté plusieurs prix, cet attrait a depuis fermé ses portes. Demeuré vacant de nombreuses années, le moulin a récemment été racheté et est aujourd'hui une propriété privée.

RÉFÉRENCES

CLOUTIER, Jean-Pierre. Travaux et recherches au moulin du Petit-Pré, Château-Richer, CfEs-4. Rapport de recherche archéologique [document inédit], MAC, 1972. 19 p.
JONES, Olive R. et Catherine SULLIVAN. Glossaire du verre de Parcs Canada décrivant les contenants, la verrerie de table, les dispositifs de fermeture et le verre plat. Ottawa, Direction des lieux et des parcs historiques nationaux, Parcs Canada, Environnement Canada, 1985. 185 p.
LINDSEY, Bill. Historic Glass Bottle Identification & Information Website [En Ligne]. https://sha.org/bottle/index.htm
MILLER, George L. et Catherine SULLIVAN. « Machine-Made Glass Containers and the End of Production for Mouth-Blown Bottles ». Historical Archaeology. Vol. 18, no 2 (1984), p. 83-96.