Laboratoire d'archéologie du Québec
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Bouteille à médicament. Vue généraleImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bouteille à médicament. Côté AImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bouteille à médicament. Côté BImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bouteille à médicament. DessusImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bouteille à médicament. DessousImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Bouteille à médicament. Détail de l'inscriptionImage
Photo : Mathieu Landry 2022, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

BjFj-8 > Opération 5 > Sous-opération A > Lot 1 > Numéro de catalogue 50

Contexte(s) archéologique(s)

Dépotoir

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La bouteille à médicament a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car elle témoigne de la diversité des bouteilles pharmaceutiques disponibles sur le marché ainsi que des avancées technologiques effectuées en matière de fabrication des contenants en verre aux XIXe et XXe siècles.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La bouteille à médicament en verre teinté régulier de couleur verte est soufflée au moule vertical du corps en deux parties avec la base séparée en Europe, possiblement en Angleterre, entre 1860 et 1914. Les inscriptions moulées en relief sur le corps de la bouteille en identifient le contenu d'origine, ainsi que son fabricant, la compagnie Eno.

Ce contenant à usage pharmaceutique contient à l'origine des « fruit salts », des sels de fruits utilisés pour le traitement des maux de tête, de la constipation, des rhumatismes, et plus encore. Bref, ce médicament est considéré comme un passe-partout dans le traitement de diverses maladies. Le nom du produit ne provient pas des arômes de fruits, mais plutôt du fait que l'acide se trouvant dans le mélange provient d'agrumes (acide citrique) ou de raisins (acide tartrique), et qu'il forme d'autres sels tels que le citrate monosodique en solution avec les carbonates ou tartrates. « Fruit salts », ou sels de fruits, vient donc désigner à la fois les sels dérivés de fruits formés en solution, et le mélange en tant que tel.

James Crossley Eno (1827-1915) termine son apprentissage pharmaceutique en 1846 et se joint à l'équipe d'une infirmerie en tant que distributeur d'ordonnances. Après avoir rencontré le physicien Dennis Embleton (1810-1900), qui prescrit lui-même des composés effervescents pour améliorer différents maux, Eno fonde sa propre pharmacie sur la place du marché Groat, à Newcastle Upon Tyne. Il commence ensuite à y vendre ses sels de fruits en 1852. Il les distribue alors aux marins du port, faisant connaitre la compagnie Eno et ses sels de fruits partout dans le monde. C'est en 1868 qu'il crée officiellement la compagnie « Eno's Fruit Salt Works ». En 1876, victime de sa popularité, il établit une plus grande usine dans le secteur de New Cross à Londres.

La bouteille à médicament est mise au jour en 2008 sur le site du parc archéologique de la Baronnie de Longueuil, dans un contexte correspondant à la première église. Ce site, circonscrit par le chemin de Chambly, la rue Saint-Charles Est, la rue Bord de l'Eau et la rue Saint-Antoine, porte les traces de l'histoire de l'établissement de Longueuil et remonte à plus de 2 000 ans. L'occupation européenne débute en 1657, avec la concession de la première partie de la seigneurie à Charles Le Moyne (1626-1685). Vers 1695, son fils homonyme (1656-1729) et futur baron fait construire un fort en pierre afin de protéger ses censitaires des attaques iroquoises qui font rage durant la seconde moitié du XVIIe siècle. Plusieurs bâtiments se trouvent à l'intérieur des murs, tels qu'une maison, une chapelle, une écurie, une laiterie, un corps de garde, une bergerie, une étable et une grange. Le château est occupé par des troupes américaines durant la guerre d'Indépendance en 1776. Abandonné par la suite, le château est détruit en 1810. En plus des vestiges du château, ce site comprend ceux d'un moulin à vent, de la première église de Longueuil et son cimetière, d'un moulin à eau, d'un four à chaux, d'une caserne de pompier et de plusieurs habitations. En tout, ce sont sept fouilles archéologiques qui sont effectuées sur ce site.

RÉFÉRENCES

JONES, Olive R. et Catherine SULLIVAN. Glossaire du verre de Parcs Canada décrivant les contenants, la verrerie de table, les dispositifs de fermeture et le verre plat. Ottawa, Direction des lieux et des parcs historiques nationaux, Parcs Canada, Environnement Canada, 1985. 185 p.
LINDSEY, Bill. Historic Glass Bottle Identification & Information Website [En Ligne]. https://sha.org/bottle/index.htm
MILLER, George L. et Catherine SULLIVAN. « Machine-Made Glass Containers and the End of Production for Mouth-Blown Bottles ». Historical Archaeology. Vol. 18, no 2 (1984), p. 83-96.