Laboratoire d'archéologie du Québec
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Pointe triangulaire à encoches multiples. Face AImage
Photo : Sébastien Martel 2021, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Pointe triangulaire à encoches multiples. Face BImage
Photo : Sébastien Martel 2021, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Pointe triangulaire à encoches multiples. Profil 1Image
Photo : Sébastien Martel 2021, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Pointe triangulaire à encoches multiples. Profil 2Image
Photo : Sébastien Martel 2021, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

DbEl-10b > Numéro de catalogue 11.18469

Contexte(s) archéologique(s)

Campement

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La pointe triangulaire à encoches multiples a été sélectionnée pour la collection de référence du Québec, car elle constitue un artéfact caractéristique de la période de l'Archaïque récent laurentien (5 500 à 4 200 ans avant aujourd'hui). Trouvée dans la région du Saguenay, cette pointe permet d'illustrer la distribution géographique de ce type d'objet dans la province.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La pointe triangulaire à encoches multiples est un outil en pierre polie principalement utilisé pour la chasse, voire la guerre. La pointe de projectile est façonnée par le polissage d'une plaquette d'ardoise rougeâtre. Elle comporte une lame subtriangulaire constituée d'un plateau central et de deux pans qui rejoignent les bords de la pièce. L'épaulement est marqué et dégage un pédoncule aux bords parallèles et à base droite. Le pédoncule est muni de deux paires d'encoches et la pointe peut ainsi être assimilée à un ensemble de pointes de projectile polies à encoches multiples qui sont caractéristiques de la tradition laurentienne de l'Archaïque récent laurentien (5 500 à 4 200 ans avant aujourd'hui).

La pointe provient du site à proximité de l'embouchure de la rivière Sainte-Marguerite, dans le Bas-Saguenay. Ce site très vaste et très riche n'a été fouillé que partiellement, mais il livre déjà un bon nombre d'outils variés, notamment une grande abondance d'outils de pierre polie. Plusieurs pointes polies encochées, dont celle à encoches multiples, permettent d'établir des liens avec la tradition laurentienne, alors que plusieurs pointes taillées, à pédoncule contractant, indiquent plutôt une influence de la tradition de l'Archaïque maritime.

Selon les archéologues ayant travaillé sur le site, ses occupants étaient des chasseurs spécialisés dans l'exploitation saisonnière des mammifères marins. Selon eux cette prépondérance des outils polis pourrait représenter une adaptation technologique reliée à cette spécialisation et pourrait même constituer un choix technologique.

Les pointes polies à encoches multiples sont présentes sur des sites de l'Archaïque récent laurentien dans plusieurs régions du Québec, soit en Outaouais, en Estrie, en Montérégie, en Abitibi et, plus près du Saguenay, sur le site de Grandes-Bergeronnes. Si le site montre plusieurs caractéristiques qui sont généralement le reflet de la tradition maritimienne de l'Archaïque, le site livre néanmoins un mélange de traits laurentiens-maritimiens pouvant éventuellement caractériser la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean entre 6 000 et 4 000 ans avant aujourd'hui.

RÉFÉRENCES

LANGEVIN, Érik et Noémie PLOURDE. « La question des identités culturelles au cours de l’Archaïque supérieur sur le bassin hydrographique de la rivière Saguenay : du Piekouagamy au Fleuve Saint-Laurent ». BURKE, Adrian L., dir. et Claude CHAPDELAINE, dir. L'Archaïque au Québec : six millénaires d'histoire amérindienne. Paléo-Québec, 36. Montréal, Recherches amérindiennes au Québec, 2017, p. 151-186.