Laboratoire d'archéologie du Québec
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Mâchoire de martre d'Amérique. Vue généraleImage
Photo : Émilie Deschênes 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEu-11 > Opération 9 > Sous-opération B > Lot 18 > Numéro de catalogue 911

Contexte(s) archéologique(s)

Fosse

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La mâchoire de martre d'Amérique a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec parce qu'il s'agit d'un des animaux exploités pour la traite des fourrures et parce que la présence des os de martre sur le site de la mission Notre-Dame-de-Lorette aide à démontrer que les Hurons et les Iroquois établis à proximité de la colonie française étaient vraisemblablement toujours très impliqués dans cette traite.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La mâchoire de martre d'Amérique représente des restes alimentaires et de chasse associés à l'occupation de la mission Notre-Dame-de-Lorette à la fin du XVIIe siècle. Les restes squelettiques se composent de deux mandibules et deux maxillaires, gauches et droites, et de trois dents détachées dont deux prémolaires et une canine. Ces os appartiennent possiblement tous à un seul individu dont l'âge reste indéterminé. Plusieurs des os sont très fragmentaires et parfois légèrement érodés.

La mandibule gauche, la mieux conservée, mesure 3,7 cm de longueur et le fragment de maxillaire gauche mesure 1,3 cm de longueur. Sur la mandibule gauche, une canine, deux prémolaires et une molaire sont toujours en place et sur le maxillaire gauche, il reste une prémolaire et une molaire. Le fragment de mandibule droite conserve une seule molaire, le maxillaire droit ne comporte plus de dents. Les os sont parfois érodés.

Les os de martre ont été trouvés en 2018, lors de fouilles réalisées sur le site du presbytère de L'Ancienne-Lorette. Ils proviennent d'une fosse d'entreposage située dans le secteur nord-ouest de la mission Notre-Dame-de-Lorette, où étaient construites plusieurs maisons longues occupées entre 1673 et 1697. Les os prélevés de cette fosse ont été soumis à une analyse zooarchéologique à l'automne 2018 et les os de martre sont maintenant conservés dans les locaux du Laboratoire et de la Réserve d'archéologie du Québec.

Comme le castor, la martre a été exploitée pour sa fourrure dans le cadre de la traite des fourrures entre les Autochtones et les Français. La présence d'os de martre dans une fosse d'entreposage utilisée durant l'occupation de la mission Notre-Dame-de-Lorette confirme que cette espèce faisait partie des animaux visés par les activités de piégeage des Hurons et des Iroquois de la mission et que sa fourrure faisait vraisemblablement l'objet de traite. La martre pouvait aussi contribuer, dans une moindre mesure, à l'alimentation de la population du village à l'époque.

RÉFÉRENCES

GAIA, coopérative de travail en archéologie. Fouilles archéologiques sur le site du Presbytère de l'Ancienne-Lorette (CeEu-11). Rapport de recherche archéologique [document inédit], Ville de l'Ancienne-Lorette, 2019. 652 p.
NOËL, Stéphane. « Restes zooarchéologiques ». GAIA, coopérative de travail en archéologie. Fouilles archéologiques sur le site du Presbytère de l'Ancienne-Lorette (CeEu-11). Rapport de recherche archéologique [document inédit], Ville de l'Ancienne-Lorette, 2019, p. 591-600.