Laboratoire d'archéologie du Québec
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Retaille de bouton en os. Vue généraleImage
Photo : Vincent Delmas 0, Creative Commons 2.5 (by-nc) Aucune restriction

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

EbDo-1 > Numéro de catalogue .187

Contexte(s) archéologique(s)

Bâtiment

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La retaille de bouton en os a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car elle est représentative de l'occupation de la région de la Côte-Nord jusqu'au XIXe siècle et parce qu'elle témoigne des procédés de fabrication des boutons à cette époque sur le site du Vieux-Poste de Sept-Îles.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La retaille de bouton en os est un objet fabriqué au Canada avant le XIXe siècle. De forme rectangulaire, la retaille est constituée de trois fragments. Elle comprend la préforme d'un bouton circulaire percé de trois petits trous, ainsi que trois négatifs circulaires résultant de la taille de boutons.

La retaille est le témoin d'un travail sur la matière, dans ce cas-ci une plaque d'os dans le but de confectionner des boutons. Avant le XIXe siècle, les boutons de chemise des gens du commun (soldats, ouvriers) ainsi que certaines parties des boutons des costumes militaires sont souvent fabriqués en os, un matériau peu dispendieux et facilement accessible. Pour les fabriquer, des disques sont découpés à la main dans des ossements plats d'animaux à l'aide d'un outil ressemblant à un vilebrequin de charpentier.

La retaille de bouton en os a probablement été mise au jour entre 1964 et 1968 sur le site du Vieux-Poste de Sept-Îles, qui est situé sur une terrasse surplombant l'estuaire de la rivière du Poste. Le poste est fondé vers 1676-1679, alors que les commerçants Jacques de Lalande, Marie Laurence, Denis Guyon et Louis Jolliet concentrent leurs activités de chasse, de pêche et de traite dans ce secteur. L'établissement est pillé et détruit à deux reprises en 1690 et 1720 par des pirates anglais. En 1733, le poste de traite des fourrures est officiellement intégré au réseau des postes du Domaine du roi. Détruit de nouveau en 1746, il est reconstruit après la Conquête en 1760 et rattaché à la Couronne britannique selon un système de gestion semblable. Occupé de façon irrégulière par une vingtaine de concessionnaires sur une période d'environ 160 ans, le site du Vieux-Poste est abandonné au début des années 1840, lorsque la Compagnie de la Baie d'Hudson en devient propriétaire. Le poste est fermé en 1859 et rouvert, sous une autre forme et dans un autre secteur, en 1870.

Ce site a fait l'objet de fouilles et de collectes de surface entre 1964 et 1968. Ces dernières ont permis de récupérer une importante collection témoignant des périodes de gestion française et anglaise de cet établissement. Il s'agit également d'un lieu traditionnel de rassemblement pour les Innus. La découverte de cette retaille témoigne qu'une activité de confection de boutons a eu lieu sur le site où elle a été retrouvée.

RÉFÉRENCES

LAPOINTE, Camille. « Poste de traite ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome I. Québec, Les Publications du Québec, 1990, p. 458-459.