Laboratoire d'archéologie du Québec
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Chien de fusil. Face AImage
Photo : Sébastien Martel 2021, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Chien de fusil. Face BImage
Photo : Sébastien Martel 2021, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

DkDs-3 > Opération 1 > Lot W1711 > Numéro de catalogue 1035

Contexte(s) archéologique(s)

Épave

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le chien et pierre à fusil ont été sélectionnés pour la collection archéologique de référence du Québec, car ils sont représentatifs de l'occupation de la région de la Côte-Nord sous le régime français (1608-1759) ainsi que de l'histoire militaire du Québec.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le chien de fusil est fabriqué avant 1711 et provient d'Angleterre. L'objet est constitué d'un chien en fer forgé en forme de col de cygne dont les mâchoires sont assemblées au moyen d'une vis. Il est utilisé avec une pierre à fusil.

Le chien de fusil est une composante du mécanisme de mise à feu d'un fusil, soit la platine à silex. Lorsque la détente est actionnée, le chien est projeté sur la batterie de fer grâce à un ressort. Lorsque la pierre à fusil, qui est maintenue entre les mâchoires du chien par une vis, frappe la batterie, une étincelle tombe dans le barillet contenant la poudre d'amorce et la communique au canon pour créer la décharge propulsant le projectile. Ce type de mécanisme remplace au XVIIe siècle les platines à mèche et à rouet.

Cet artéfact est mis au jour en 1975 lors des fouilles subaquatiques réalisées sur les épaves de la flotte à Walker, situées entre 0 m et 10 m de profondeur à proximité de l'île aux Oeufs, dans la municipalité de Port-Cartier. En 1711, durant la Guerre de Succession d'Espagne, la flotte de l'amiral Hovenden Walker (1656 ou 1666-1725 ou 1728) est envoyée d'Angleterre et de Boston à destination de la ville de Québec pour conquérir la Nouvelle-France. Entourés d'un épais brouillard, huit navires s'échouent parmi les nombreux hauts-fonds à proximité de l'île aux Oeufs, entrainant la mort de plus d'un millier de personnes. En raison de la débâcle causée par ces évènements, l'expédition est abandonnée et le reste de la flotte retourne à Boston. Depuis le naufrage jusqu'à nos jours, les épaves de la flotte de Walker et leurs cargaisons sont régulièrement pillées au gré des marées et des tempêtes, une situation qui s'est accélérée après le développement de la plongée sous-marine avec la venue de collectionneurs privés des États-Unis, du Québec, du reste du Canada, voire même d'Europe. De plus, les sites connus du naufrage tendent à s'ensabler avec les années. Trois campagnes archéologiques ont lieu en 1965, en 1973-1975, et en 1990. L'équipe sous-marine Côte-Nord, puis le Groupe de préservation des vestiges subaquatiques de Manicouagan y font également quelques expéditions. Plusieurs concentrations d'artéfacts et quelques portions de navires sont ainsi localisées et certaines collections dispersées ont pu être rassemblées et étudiées.

Ces sites sont constitués d'ensembles de concrétions marines composées de calcaire, de débris divers et de nombreux éléments métalliques. Les vestiges structurels en bois mis au jour sont plutôt rares et demeurent difficiles à interpréter, car il n'est pas aisé de savoir avec certitude s'ils correspondent à une ou plusieurs épaves, les sites se caractérisant plutôt par des éléments de cargaison répandus sur plusieurs dizaines de mètres. Les collections d'artéfacts qui en sont issues comprennent majoritairement du mobilier en métal et peuvent se classer selon les grandes catégories suivantes : l'armement, le costume militaire, les pièces fixes et mobiles liées au navire, l'alimentation, ainsi que des objets personnels et quelques témoins reliés aux activités professionnelles des gens à bord.

Élément(s) associé(s)

RÉFÉRENCES

LÉPINE, André. Le naufrage de la flotte de Walker à l'Île aux Oeufs en 1711. Montréal, Société du musée militaire et maritime de Montréal, 1977. 20 p.