Laboratoire d'archéologie du Québec
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Contre-platine. Face AImage
Photo : Sébastien Martel 2021, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Contre-platine. Face BImage
Photo : Sébastien Martel 2021, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

EaDo-2

Contexte(s) archéologique(s)

Épave

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

La contre-platine a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car elle est représentative de l'occupation de la région de la Côte-Nord Au XIXe siècle. Elle a également été choisie parce qu'elle provient de l'épave du Mohawk et témoigne ainsi des activités commerciales ayant cours entre l'Angleterre et l'Amérique du Nord à cette époque.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

La contre-platine est fabriquée avant 1856. L'objet en laiton est de forme sinusoïdale, et l'une des extrémités est terminée par un large anneau. Présentant une face plane et une face légèrement convexe, l'objet comporte également trois anneaux plus petits, situés aux deux extrémités ainsi qu'au centre de l'objet, servant à insérer les vis de fixation.

La contre-platine est une garniture de fusil qui est fixée au fût en bois de l'arme au dos de la platine. Maintenue au moyen de vis à tête bombée et fendue, elle sert à empêcher la tête des vis de fixation de la platine de s'enfoncer dans le bois du fût ainsi qu'à orner le fusil.

La contre-platine provient de la cargaison du Mohawk, une barque en fer d'environ 700 tonneaux construite en juin 1854 par la compagnie John Reid and Co. , à Glasgow, en Écosse. Elle effectue quelques voyages à Montréal, en Crimée et à New York. Au cours de son sixième et dernier voyage, transportant alors une cargaison de Glasgow à Québec, le Mohawk fait naufrage le 25 septembre 1856 sur les récifs de l'anse des Morts aux îlets Caribou, située non loin de la municipalité de Baie-Trinité. Durant quatre ans, plusieurs navires se relaient pour récupérer des marchandises et tenter de renflouer le bateau. Ces campagnes permettent de recouvrer du métal (fer, plomb, acier, étain), des voiles et plusieurs articles. Le bateau transportait, entre autres, une importante cargaison de vaisselle provenant principalement de la compagnie Podmore, Walker and Co. , située à Tunstall en Angleterre (en activité de 1834 à 1859). Cependant, le navire est finalement considéré comme perte totale. En 1859, il est vendu aux enchères à Theodore Hart (1816-1887) de Montréal, qui mandate George Murray, machiniste et ingénieur, de remettre le navire à flot. Vu l'état de dégradation de l'épave, ce dernier décide d'y placer 200 à 300 livres de poudre et fait sauter le navire. Il réussit ainsi à récupérer assez de matériel pour charger deux goélettes. L'année suivante, en octobre 1860, la goélette Victoria arrive à Québec avec une cargaison d'articles sauvés sur l'épave. C'est la dernière fois qu'un bateau récupère officiellement des effets sur ce navire, bien que des objets très fragmentaires provenant du Mohawk continuent aujourd'hui à être retrouvés sur les rivages.

Cette contre-platine provient d'une collection privée et a été offerte à la société historique de la Côte-Nord, à Baie-Comeau.

RÉFÉRENCES

BOUCHARD, Russel. Les armes de traite. Histoire populaire du Québec, 3. Sillery, Boréal Express, 1976. 118 p.
LAPOINTE, Camille. « Poste de traite ». Commission des biens culturels du Québec. Les chemins de la mémoire. Monuments et sites historiques du Québec. Tome I. Québec, Les Publications du Québec, 1990, p. 458-459.