Laboratoire d'archéologie du Québec
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Crayon. Côté AImage
Photo : Émilie Deschênes 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Crayon. Côté BImage
Photo : Émilie Deschênes 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

LOCALISATION

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CeEt-37 > Opération 10 > Sous-opération E > Lot 1 > Numéro de catalogue 304

Contexte(s) archéologique(s)

Institutionnel enseignement
Remblai

Région administrative

Capitale-Nationale

MRC

Québec

Municipalité

Québec

Fonction du site

domestique
institutionnelle

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Le crayon d'ardoise a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il est représentatif d'une catégorie d'objets liée à l'enfance, celle de l'éducation et de l'apprentissage. Il a également été choisi parce qu'il provient d'un contexte lié à l'enseignement.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Le crayon en ardoise est utilisé au XIXe siècle et est fabriqué soit en Amérique du Nord, soit en Europe. Il consiste en une tige fragmentaire en ardoise de section circulaire. Une des extrémités de la tige est fracturée, et l'autre est en forme de pointe dont le bout est arrondi.

Le crayon d'ardoise est un instrument utilisé pour la communication écrite dans un cadre éducatif. Conçu pour un tableau d'ardoise, il doit être d'une dureté inférieure à ce dernier et laisser un trait qui peut être effacé avec une éponge ou un chiffon. Dur, mais fragile, le crayon casse facilement. Aussi est-il parfois utilisé avec un porte-crayon. La tige peut être aiguisée pour former une pointe plus fine. Des compagnies américaines publicisent la vente de crayons d'ardoise depuis au moins le milieu du XIXe siècle, et leur utilisation est particulièrement populaire au XIXe siècle et au début du siècle suivant. Les crayons d'ardoise les plus anciens sont découpés directement dans la pierre. Cependant, si leur composition n'est pas uniforme et contient naturellement des impuretés, ils risquent de rayer le tableau. Une nouvelle technologie est alors développée à la fin du XIXe siècle, permettant de fabriquer des crayons synthétiques plus solides et uniformes. Elle consiste à réduire de l'ardoise ou une autre pierre tendre en poudre, à la tamiser pour n'en garder que les grains très fins, puis à presser la matière pour lui donner la forme désirée. Les bâtonnets sont ensuite taillés à la longueur désirée, séchés, puis cuits à la vapeur. Un brevet est déposé aux États-Unis en 1895, et ce procédé serait bien établi au tournant du XXe siècle. L'utilisation du tableau et du crayon d'ardoise convient à certaines étapes de l'apprentissage scolaire ou à certaines méthodes d'enseignement, permettant d'effectuer de nombreux exercices sans utiliser de papier. Pour d'autres travaux, l'élève doit tout de même utiliser un crayon au graphite ou une plume. L'utilisation de ce crayon en use la pointe, qui s'arrondit. L'autre extrémité est cassée.

Le crayon est mis au jour en 2016 sur le site du Monastère des Ursulines-de-Québec, une institution religieuse dédiée à l'enseignement établie dans le Vieux-Québec en 1641. L'institution accueille d'abord des jeunes filles autochtones, puis des jeunes filles françaises. Au XIXe siècle, les Ursulines offrent un enseignement moderne aux jeunes filles principalement issues de la bourgeoisie, comprenant des cours d'éducation religieuse, de grammaire, de littérature française et anglaise, d'arithmétique, de géographie, d'histoire, de science et d'art. Le crayon en ardoise provient du périmètre nord de l'aile Sainte-Famille, et est issu d'un remblai datant de la fin du XIXe siècle ou du début du XXe siècle composé d'artéfacts plus anciens, déposé lors de travaux effectués par-dessus une canalisation elle-même construite après 1860. Les sols utilisés pour le remblai proviendraient de l'environnement immédiat du monastère.

RÉFÉRENCES

ROULEAU, Serge. Inventaire archéologique. Monastère des Usulines-de-Québec en 2016, CeEt-37. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Ville de Québec, 2018. s.p.