Laboratoire d'archéologie du Québec
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Perles. Vue généraleImage
Photo : Patricia Lachapelle 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Perles. Détail, vue à l'horizontaleImage
Photo : Patricia Lachapelle 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Perles. Détail, vue du trou d'enfilageImage
Photo : Patricia Lachapelle 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CaFe-7 > Opération 6 > Sous-opération A > Lot 58 > Numéro de catalogue 35

Contexte(s) archéologique(s)

Fosse

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Les perles ont été sélectionnées pour la collection archéologique de référence du Québec, car il s'agit de wampums (perles en coquillage), un type d'objet qui se retrouve souvent dans les collections archéologiques de plusieurs sites reliés aux Premières Nations. Le contexte de leur découverte présente également un intérêt, puisqu'elles ont été trouvées dans une fosse en association avec des outils et de la matière première utilisés pour la confection de ces perles, démontrant que les W8banakiak (Abénaquis) fabriquaient de telles perles sur le site du fort Abénakis.

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Les perles sont des objets de parure fabriqués et portés par les Autochtones bien avant l'arrivée des Européens. Nommées wampums, ces perles sont fabriquées à partir de coquillages qui proviennent de la côte atlantique de l'Amérique du Nord. La majorité des wampums proviennent des coquilles de quahog (myes ou palourdes) ainsi que des coquilles de busycon. La partie la plus épaisse de la coquille est utilisée pour la fabrication des perles à l'aide d'outils en pierre, et la partie centrale des busycons comprend un trou utilisé comme trou d'enfilage, ce qui permet de réduire le temps de travail. Les W8banakiak (Abénaquis) sont reconnus pour leurs connaissances traditionnelles reliées à la fabrication des perles de coquillage. Leur territoire ancestral (Ndakina) s'étendait, à l'est, du fleuve Saint-Laurent jusqu'à l'océan Atlantique, leur donnant un accès privilégié à la matière première.

Les perles en coquillage sont des objets de parure servant pour la confection de bijoux, ainsi que pour l'ornementation d'habits traditionnels et d'objets ornementaux ou cérémoniels tels des bracelets, des colliers et des ceintures. Ces objets pouvaient être utilisés comme symboles d'ententes politiques. Les perles et les objets qu'elles ornaient pouvaient également servir de monnaie d'échange entre membres des Premières Nations ainsi qu'avec les Européens.

Les dix perles sont mises au jour en 2013 sur le site du fort Abénakis, à Odanak. Elles sont retrouvées dans une fosse en association avec des artéfacts datant d'entre 1680 et 1759, dont des outils et de la matière première utilisés pour la confection des wampums. De plus, plusieurs coquillages, retailles de coquillages découpés, perles en cours de fabrication, perles finies ainsi que des outils utilisés pour leur fabrication ont été retrouvés sur le site du fort Abénakis, ce qui démontre que les W8banakiak (Abénaquis) fabriquaient de telles perles directement sur le site.

Afin de situer l'occupation du site du fort Abénakis, certaines datations ont été réalisées au moyen d'analyses au carbone 14. Elles ont été effectuées sur des fragments de charbon et des grains de maïs carbonisés retrouvés dans certaines fosses du site. Les analyses ont révélé différentes datations, dont la plus ancienne se situe entre 1522 et 1620 (1571 ± 49). Ces résultats suggèrent que le fort Abénakis a été occupé en continu par les W8banakiak (Abénaquis), possiblement à compter des années 1522 ou un peu plus tard. L'occupation s'est ensuite poursuivie jusqu'à l'arrivée des Français dans la région, qui y établissent une mission en 1704. Bien que cette dernière ait été incendiée en 1759, l'occupation du site par les W8banakiak (Abénaquis) s'est tout de même poursuivie et elle perdure encore aujourd'hui.

RÉFÉRENCES

DALLAIRE-FORTIER, Coralie. Une étude technologique des ornements abénakis de la période de contact et de la période historique amérindienne retrouvés sur le site archéologique d’Odanak. Université de Montréal, 2016. 134 p.
Introspect. Introspect [En Ligne]. http://introspect.info/
LAINEY, Jonathan C. La « monnaie des sauvages » : les colliers de wampum d'hier à aujourd'hui. Québec, Septentrion, 2004. 283 p.
PLOURDE, Michel et Geneviève TREYVAUD. Les Abénakis d’Odanak, un voyage archéologique. Odanak, Musée des Abénakis, 2017. 127 p.
TREYVAUD, Geneviève. « Récits de voyage des wampums W8banaki et Huron-Wendat. Tomodensitométrie et méthodes numériques 3D pour le patrimoine culturel des Premières Nations, GMPCA 2019 ». Introspect. Introspect [En ligne]. http://introspect.info/wp-content/uploads/2020/03/INRS_LCTScan_Wampum_GMPCA_compressed.pdf