Laboratoire d'archéologie du Québec
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Grains de chapelet. Vue d'ensembleImage
Photo : Patricia Lachapelle 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Grains de chapelet. Vue du premier grainImage
Photo : Patricia Lachapelle 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Grains de chapelet. Vue du deuxième grainImage
Photo : Patricia Lachapelle 2020, Creative Commons 4.0 (by-nc-nd) Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal

PROVENANCE ARCHÉOLOGIQUE+

Provenance archéologique

CaFe-7 > Opération 6 > Sous-opération B > Lot 55 > Numéro de catalogue 21

Contexte(s) archéologique(s)

Fosse

ÉVALUATION D'INVENTAIRE+

Les grains de chapelet ont été sélectionnés pour la collection archéologique de référence du Québec, car ils font partie d'un objet de dévotion du culte chrétien apporté par les Européens en Nouvelle-France dans un contexte de mission évangélique sur le site du fort Abénakis. De plus, ils ont été choisis afin de représenter l'ensemble des grains de chapelet en bois qui ont été retrouvés sur le site. Finalement, ces grains permettent d'approfondir les connaissances sur ces objets de dévotion ainsi que sur l'implication des Jésuites dans la communauté W8banaki (abénaquise).

SYNTHÈSES ET RÉFÉRENCES+

Synthèse historique

Les grains de chapelet sont fabriqués en bois de couleur claire et ils ont une forme ronde. Les deux grains sont fabriqués à l'aide d'un tour à main et d'un ciseau à bois. Ils sont ensuite polis et huilés pour les préserver de l'eau et de l'humidité.

Les grains de chapelet font partie d'un ensemble de grains similaires réunis par un fil de cuivre ou une cordelette pour former un chapelet, objet de dévotion servant à la pratique individuelle de la prière et du culte chrétiens. Ces objets sont apportés par les missionnaires européens en Nouvelle-France afin de convertir les Autochtones au christianisme. Souvent, les chapelets étaient démontés par les W8banakiak (Abénaquis) et les éléments étaient réutilisés pour la conception d'ornements de corps comme des colliers ou des boucles d'oreilles, ou encore étaient cousus sur des vêtements.

Les grains de chapelet sont mis au jour en 2013 sur le site du fort Abénakis, à Odanak. Ils sont retrouvés dans une fosse située à l'intérieur d'une maison traditionnelle, avec plusieurs autres objets, dont des perles de verre, de cuivre et de coquillage, ainsi que des ossements de poisson, d'orignal et de castor cuits ou crus. Il s'y trouvait aussi un grattoir en chert, des pierres à fusil en silex européen, des retailles en métal cuivreux et des aiguilles. La pratique consistant à huiler les grains de chapelet a permis une bonne conservation de ces objets en bois en les préservant de la décomposition.

Afin de situer l'occupation du site du fort Abénakis, certaines datations ont été réalisées au moyen d'analyses au carbone 14. Elles ont été effectuées sur des fragments de charbon et des grains de maïs carbonisés retrouvés dans certaines fosses du site. Les analyses ont révélé différentes datations, dont la plus ancienne se situe entre 1522 et 1620 (1571 ± 49). Ces résultats suggèrent que le fort Abénakis a été occupé en continu par les W8banakiak (Abénaquis), possiblement à compter des années 1522 ou un peu plus tard. L'occupation s'est ensuite poursuivie jusqu'à l'arrivée des Français dans la région, qui y établissent une mission en 1704. Bien que cette dernière ait été incendiée en 1759, l'occupation du site par les W8banakiak (Abénaquis) s'est tout de même poursuivie et elle perdure encore aujourd'hui.

RÉFÉRENCES

PLOURDE, Michel et Geneviève TREYVAUD. Les Abénakis d’Odanak, un voyage archéologique. Odanak, Musée des Abénakis, 2017. 127 p.